Avec 9 centres de tri, le rapport approximatif du volume traité annuellement par personne est de 14.000 unités. Algérie Poste (AP) est dotée de 3 255 unités de contacts, 9 500 guichets postaux, 9 centres de tri, 4 centres de colis postaux et 4 autres cen-tres de tri pour courrier accéléré (EMS). Avec un volume de courrier (réception et émission) global de 42 millions/an, l'Algérien (ne) ne peut qu'espérer, stoïquement, que son courrier, quelle que soit sa nature, pourra arriver, un jour même lointain, voire incertain, à bon port. Combien d'Algériens ont envoyé une carte postale de l'étranger, voire de l'intérieur du pays, à leur famille et sont rentrés avant leur missive. La situation est non seulement comique, mais parfois dramatique, lorsqu'il s'agit de colis qui n'arrivent que «partiellement», voire pas du tout. Or, avec 9 centres de tri, qu'on dit à vocation nationale et internationale sur l'ensemble du territoire algérien, totalisant un effectif, au plus, de 3000 personnes, le rapport approximatif du volume traité annuellement par personne est de 14.000 unités, soit moins d'une cinquantaine d'unités traitées par jour (à raison de 300 jours de travail l'année) et par personne. Plus, cela donne 5 unités traitées par heure et par personne. C'est, d'emblée, plus qu'insignifiant, nonobstant les capacités de tri automatisé. Malgré cette disproportion, les Algériens souffrent toujours des aléas postaux. Pourquoi? La directrice d'Algérie Poste n'a pas donné, en guise de réponse à ce sujet, d'explications probantes, se limitant, essentiellement, à des projets visant à améliorer ce dysfonctionnement. L'on ne saura pas si des normes existent en la matière afin, au moins, de comparer nos «performances nationales» ou, au plus, à mesurer le «retard» à rattraper. Actuellement le colis express domine, en termes de typologie, le marché du courrier mondial et son évolution, pour les cinq années à venir. Rien qu'en Europe, il est estimé à 6,2%. Cela fait beaucoup, si on rapporte ce taux au volume traité dans cet espace et on remarque, conséquemment, le «temps» qu'il nous faut rattraper. Pour ce, Algérie Poste compte normaliser sa gestion en généralisant le traitement automatique et son suivi. «Le système dit International Postal System, mis en oeuvre, au centre EMS d'Alger, dès août 2001, va être généralisé, dans une deuxième phase (2003) pour l'ensemble des tris régionaux d'Oran, de Constantine et de Annaba», a indiqué la directrice d'Algérie Poste. Toutefois «le problème majeur qui, théoriquement, n'est pas du ressort d'Algérie Poste est l'absence d'un fichier d'adresse nationale fiable, précise et exhaustive». Pour ce, AP «compte assurer cette tâche en établissant un fichier national» qui «nous sera demandé, certainement, par beaucoup d'opérateurs», ajoute la directrice d'AP. Gardons, donc, espoir! La nécessité d'AP de s'adapter au marché, désormais libre, s'avère une mesure incontournable, voire l'unique mesure apte à la maintenir, à terme, encore viable. «L'agressivité» des «nouveaux entrants», ici et ailleurs, combinée aux politiques transfrontalières des grands opérateurs ainsi que les mutations des modalités classiques du fonctionnement du courrier, aujourd'hui automatisé, constitueront, dans un proche avenir, de nouveaux soucis pour AP. Saura-t-elle anticiper? Gardons «stoïquement espoir»!