Les fédérations sportives font la sourde oreille quand on leur parle de dopage. La commission médicale de la FAF était jeudi dernier, au stade des Frères-Tchaker de Blida pour un contrôle antidopage inopiné à l'occasion du match USMB-JSMB. Il y avait là le Dr Yacine Zerguini, le président de ladite commission ainsi que deux autres médecins. A la fin de la rencontre, le tirage au sort a désigné deux joueurs de chaque formation pour être contrôlés. Un contrôle basé uniquement sur les urines dont les échantillons seront ensuite envoyés à un laboratoire spécialisé, basé à Tunis. C'était le septième contrôle effectué par l'équipe médicale depuis le début de la saison. Les précédents ont tous été déclarés négatifs, ce qui suppose que les joueurs algériens ne sont pas portés sur l'usage de produits dopants. Ceci ne nous étonne guère vu leurs piètres performances sur les terrains car pour nous il serait peut-être plus utile de voir s'ils ne prennent pas de produits inhibants. Il y a que le Dr Zerguini ne compte pas baisser les bras dans son entreprise. Il nous a assuré que très bientôt les contrôles se feront sur des stades autres que ceux de la capitale et de ses environs. Il faudrait juste former les médecins des ligues régionales. «C'est à eux qu'il reviendra de faire les contrôles, sinon cela risque de nous coûter assez cher», nous a dit le responsable fédéral de la commission médicale. Prié de nous dire le pourquoi de la lenteur des résultats des examens, il nous fera savoir qu'entre le moment du contrôle et l'envoi des échantillons sur Tunis, il y a une perte de temps considérable. «Nous prélevons les urines le jeudi et ne pouvons les envoyer par courrier express que le samedi. Mais nous ne le faisons pas, car nous tombons à ce moment-là sur le week-end en Tunisie. Ce qui fait que sommes obligés d'attendre le lundi pour effectuer cet envoi». Le Dr.Zerguini nous indiquera, par ailleurs, que pour l'instant, ils ne peuvent prélever que des échantillons d'urine. «Nous voudrions bien prélever du sang, mais pour cela, il faudrait que nous ayons un laboratoire ici, chez nous.» Pour lui, un tel laboratoire existe. «J'estime que le laboratoire de Saïdal est parfaitement équipé pour répondre à notre attente. Il contrôle bien des médicaments, il peut très bien faire des analyses d'urine et de sang. Mais pour que ce laboratoire puisse activer et répondre à nos besoins, il faut que nos responsables s'y mettent. A propos de responsables, je cite le MJS, le COA et les fédérations sportives. C'est à eux de faire des démarches de sorte à amener le CIO à venir voir le laboratoire et lui octroyer son agrément. Mais si on ne fait rien, on va continuer à utiliser les laboratoires étrangers avec toutes les dépenses onéreuses que cela suppose.» Il reste à savoir si les autres fédérations sportives sont réellement sensibles au phénomène. Pour l'instant, on n'entend parler que de la FAF en matière de contrôles antidopages. Il y a encore du chemin à parcourir pour que l'opération se généralise et le COA a un rôle essentiel à jouer. La balle est réellement dans le camp de ce dernier.