Les pourfendeurs d'Ouyahia se recrutent aussi dans les rangs mêmes du parti, notamment ceux qui réclament un congrès extraordinaire pour pourvoir, disent-ils, au poste de président du parti, resté vacant après le dernier conclave. Le RND est la cible d'une forte campagne de déstabilisation. Les adversaires politiques du parti d'Ouyahia n'usent pas toujours de procédés corrects. Aussi, les plus folles rumeurs sont distillées par des courants politiques hostiles à la formation majoritaire, donnant par exemple le secrétaire général en disgrâce auprès du chef de l'Etat. Approché par L'Expression, le responsable de communication du parti, Miloud Chorfi, est catégorique: «Il n'existe aucune divergence, entre le Président de la République et Ahmed Ouyahia.» Pour notre interlocuteur, le prétendu froid entre les deux personnages clés du pouvoir serait une invention de cercles politiques qui cherchent à jeter le doute pour mieux se placer sur l'échiquier politique national. Cependant, les pourfendeurs d'Ouyahia se recrutent aussi dans les rangs mêmes du parti, notamment ceux qui réclament un congrès extraordinaire pour pourvoir, disent-ils, au poste de président du parti, resté vacant après le dernier conclave. Cette requête qui, faut-il le souligner, cache mal une intention de gêner le patron du RND, est jugée irrecevable par la direction nationale. Chorfi justifie la fin de non-recevoir par le fait qu'un tel événement risque de perturber la stabilité de la formation majoritaire à la veille d'un calendrier électoral qui s'annonce déterminant. Les prochaines élections locales, qui mobilisent tous les partis politiques, constituent justement l'un des objectifs d'une formation qui part largement défavorisée au vu de la campagne dont elle est la cible, estiment les observateurs. La tâche semble a priori dure, mais le responsable de la communication au RND affirme que les quelque 200.000 militants sont sereins. «Le RND est et restera la première force politique du pays. Même si nous perdons des sièges dans les prochaines municipales, le parti demeurera à la première place dans le paysage politique», affirme-t-il. La pré-campagne bat son plein au sein de cette formation qui avait démarré depuis le mois d'avril dernier avec la restructuration du parti. Cette opération, qui a déjà touché 34 wilayas, est caractérisée par un procédé démocratique dans la désignation des responsables des instances locales. «Les votes à bulletin secret permettront au parti de se construire sur des bases démocratiques et responsabiliseront les cadres locaux du parti dans la perspective d'échéances électorales», soutient Chorfi qui estime que la restructuration en cours actuellement, est déjà «une préparation des prochains rendez-vous électoraux». Enfin, le parti d'Ouyahia, qui se trouve ces derniers jours dans l'oeil du cyclone, mûrit dans un environnement des plus difficiles. Son premier véritable test sera les prochaines élection locales prévues pour 2002. Réussira-t-il son examen de passage? L'avenir nous le dira...