Le patron de l'ex-parti majoritaire a pu rallier toutes les tendances parfois contradictoires. Le patron du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, procédera aujourd'hui à l'installation de la commission nationale de préparation du congrès du parti. Cette structure, qui constitue un enjeu d'une extrême importance puisqu'elle aura à charge la très délicate mission de déblayer le terrain à la prochaine présidentielle d'avril 2004, est composée de près de 120 membres. Contre toute attente, et contrairement à toutes les prévisions des observateurs, les membres de cette entité ne se comptent pas uniquement parmi les fidèles d'Ouyahia. Ils se recrutent également parmi les contestataires du secrétaire général et de la ligne politique qu'il a imprimée au parti depuis sa prise en main des affaires du RND en 1999. A commencer par l'actuel ministre de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, Chérif Rahmani, pressenti pour lui succéder à la tête du RND au lendemain de la très houleuse session du conseil national du 20 juin dernier, qui a vu l'actuel secrétaire général mis en ballottage. De plus, l'ensemble de la composante du bureau national du RND — dont les trois tiers se sont rangés du côté des contestataires — figure parmi les membres devant participer “activement”, tient-on à souligner dans les rangs du parti aux préparatifs du congrès. D'anciens parlementaires par ailleurs dépités pour ne pas avoir trouvé leur nom sur les listes électorales lors des législatives du 30 mai dernier se retrouvent bizarrement investis de la mission de préparer les deuxièmes assises du rassemblement. De même que selon des sources fiables proches du parti, il est souligné que pratiquement “l'ensemble des cadres que compte le RND”, seront partie prenante de préparation des assises du parti dont la quasi-totalité des ministres du parti. On avance à cet égard, les noms de Yahia Guidoum, Mohamed Maghlaoui, Aboubakr Benbouzid, Tahar Bouzroub, Abdelkrim Harchaoui et M. Kechoud. La question de la “présidentielle” n'est pas à l'ordre du jour dans la préparation des assises du parti, précise-t-on dans les rangs de l'ex-parti majoritaire. Mais la taille de la commission de préparation du congrès ainsi que sa composante humaine contredisent cette thèse et renseignent amplement sur les ambitions du RND, mais surtout de son leader. En maître incontestable du jeu, Ahmed Ouyahia, qui a pu rallier toutes les tendances parfois contradictoires qui s'expriment au sein d'une formation, a définitivement réglé les litiges dans un parti qui a connu une succession débridée de crises se soldant à chaque fois par un changement de direction. Tout comme il a pu rallier à sa cause toutes les tendances parfois contradictoires qui s'expriment au sein de sa formation. A ce propos d'ailleurs, les contestataires d'hier d'Ouyahia ne tarissent pas d'éloges aujourd'hui à l'endroit du secrétaire général de leur parti et le considèrent comme “le leader incontesté et incontestable du RND”. Ahmed Ouyahia, le commis de l'Etat, comme il aime à se définir, a hérité d'un parti hétéroclite, constitué dans les conditions d'urgence que l'on sait, et initialement conçu pour servir d'appui à la démarche de l'ex-président Liamine Zeroual. Se préparerait-il à accomplir une autre mission que lui assignerait “la raison d'Etat” ? Dans tous les cas, il est prévu dans le cadre de la préparation du congrès, la mise sur pied d'une commission de révision des statuts du RND à l'effet de créer le poste du président du parti. N. M.