Ce parti naquit sous les décombres d'un régime politique usé par le poids des ans et l'histoire. Une formation née pratiquement ex nihilo mais à point nommé pour combler un vide laissé par l'ancien parti du FLN entraîné dans la tourmente par les amplitudes du 5 octobre 1988 qui n'avaient pas cessé d'ébranler les structures et la classe politique algérienne. En naissant le RND que d'aucuns désignèrent comme le fruit abouti d'officines de renseignements, n'a pas suscité que de l'enthousiasme auprès de l'opinion publique. Des critiques, souvent acerbes, pour ne pas parler de médisance, l'accompagnèrent sur les fonts baptismaux jusqu'à ce qu'il puisse apprendre à se défendre en solo contre l'adversité. Son premier secrétaire général a été Abdelkader Bensalah qui fut longtemps président de l'APN avant d'être coopté pour diriger le Sénat grâce au sésame que représente le tiers présidentiel dans la chambre haute. L'intermède de Bensalah n'ayant pas duré longtemps des difficultés d'adaptation apparurent au sein de la formation aussitôt comblées par le balancier des clans qui, saisissant la décomposition des alliances inévitables dans le monde partisan, poussent en avant un certain Benbaïbèche qui décroche la timbale du secrétariat général du RND. Pas pour longtemps! Pas pour longtemps dans la mesure où les institutions de l'Etat exigeaient à cette période-là davantage de stabilité pour enrayer définitivement les rémanences nocives de la lame de fond d'octobre 1988. Nous sommes en 1999. Une échéance pointait déjà son nez : celle de l'élection présidentielle qui allait consacrer Liamine Zeroual en novembre 1995, comme Président de la République qui, sans plus attendre, nomme comme Premier ministre Mokdad Sifi. Ne faisant pas partie du sérail, Sifi ne fait pas long feu aux commandes du gouvernement car, dès que Zeroual est élu et devient chef de l'Etat à part entière, il nomme Ahmed Ouyahia au poste de Premier ministre lequel, d'emblée, adopte unilatéralement la position de ponctionneur de salaires au nom de la solidarité nationale pour régler le retard de paiement de salaires accumulés durant toute la période du HCE et plus. Quolibets, insultes, critiques acerbes accompagnèrent cette initiative dont il remboursera pourtant rubis sur l'ongle «la dette contractée» auprès des travailleurs. Deux ans après, Zeroual, qui nous a avoué plus tard qu'il avait décidé d'abandonner le pouvoir pour favoriser l'alternance, se retire de la politique. Bouteflika arrive en 1999. Avant de trou ver les «hommes d'Etat» qu'il faut pour former son premier gouvernement, dix mois passent durant lesquels le gouvernement est dirigé par Smaïl Hamdani un diplomate qu'apprécie beaucoup Abdelaziz Bouteflika. Pendant ce temps que devient le RND? Eh bien, il va passer des mains de Benbaïbeche à Ahmed Ouyahia après des batailles de coulisse épiques et peu reluisantes. Dans l'intervalle le patron du RND aura consolidé sa place à la tête de sa propre formation, après avoir évité de justesse une grosse chausse-trape peu avant les législatives de 2002. Pour son sixième anniversaire le RND, qui prévoit des festivités à travers tout le pays, se propose, par la même occasion, de marquer l'année 2003 par des meetings dans tous les chefs-lieux de wilaya du pays. De quels mots d'ordre politique de réclameront les animateurs du RND pour l'occasion? Quels types de messages s'évertueront-ils à passer? Des messages de précampagne électorale? Une chose est cependant sûre: aujourd'hui, le RBD tient bon sur ses jambes. Bien mieux, il est même devenu la seconde formation nationale après le FLN.