Le jeune policier assassiné d'un coup de couteau, dans la journée de jeudi, lors des échauffourées ayant opposé des jeunes à la police, a été inhumé dans la douleur à Aït-Mesbah, Béni Douala. Ahmed Halis (30 ans) a été accompagné à sa dernière demeure, hier, par une foule nombreuse. Une foule qui n'arrivait pas à expliquer les raisons d'un crime aussi abject. La veille, Aït-Mesbah avait accueilli les foules venues des villages alentour et d'ailleurs. La victime, célibataire, avait les mêmes peines et les mêmes joies. Il était policier, nous dit un de ses amis, «pour servir et non pas se servir». La nouvelle de sa mort était un coup brutal pour ses parents et surtout pour son père effondré de douleur et qui, malgré tout, faisait l'effort surhumain d'accueillir ceux venus nombreux rendre un dernier hommage à Ahmed. Du côté de Mekla, depuis ce jeudi noir, la ville est plongée dans l'incompréhension. Personne n'arrive à expliquer un tel dérapage. Tout le monde parle d'accident. Il est vrai que la paisible population de la région rejette toute violence. Les ârchs, quant à eux, ne réagissent pas officiellement, mais des délégués contactés, disent, en leur nom, que «de telles agressions ne sont pas, n'ont jamais été et ne seront jamais couvertes par le mouvement qui est d'essence pacifique». Et un autre délégué de soutenir: «Nous n'avons rien à voir avec cet accident. Aussi, le ser-vice d'ordre et la justice se doivent d'accomplir leur travail...». On a appris qu'à la suite de ce crime, six jeunes ont été conduits hier, au commissariat central de Tizi Ouzou pour les besoins d'une enquête. Au moment où nous rédigeons ces lignes, aucune information n'a filtré. Lors de ce funeste jeudi, on a «murmuré» que «l'individu qui aurait assené des coups de couteau à la victime aurait été identifié». Mais réellement on n'en sait pas plus. Il semble qu'il y a lieu d'attendre la fin de l'enquête en cours. Toujours est-il que la région connaît une certaine dégradation, notamment quant à la sécurité des citoyens. Il ne se passe pratiquement pas de semaine, sans que l'on enregistre des agressions, entraînant souvent mort d'hommes cela sans compter les vols et autres méfaits. Les services du maintien de l'ordre sont ici interpellés afin que la Kabylie redevienne ce qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être: une région calme et industrieuse. Il faut, cependant, souligner avec vigueur que les ârchs que l'on est enclin à charger de tous les maux se démarquent fortement de pareilles dérives.