Prévue à 12 h, l'inhumation a été retardée de deux heures “pour donner la chance au maximum de personnes d'assister à ces funérailles”. Les obsèques du jeune Aït Mansour Saddek, dit Nabil, qui se sont déroulées, hier, à Seddouk (Béjaïa), ont drainé une foule nombreuse, venue rendre un ultime hommage à la 123e victime du Printemps noir de Kabylie. En effet, dès la matinée, des milliers de personnes venant de partout commençaient à affluer au domicile mortuaire afin de jeter un dernier regard sur le visage du défunt et présenter leurs condoléances à la famille. Prévue à 12h, l'inhumation a été retardée de deux heures, “afin de donner la chance au maximum de gens d'assister à ces funérailles”, nous dit-on. A 14 heures, le cimetière du village grouillait de monde et s'avéra exigu à contenir la foule. Outre les délégués de l'Interwilayas et les amis du défunt, on a remarqué la présence des membres de la direction du RCD dont l'ex-député de Béjaïa, M. Hamoudi Abdelkader, Abdenour, Abdeslem, le chanteur Boudjemaâ Agraw… C'est sous une pluie battante et un froid glacial que la mise en terre de la dépouille de Nabil a eu lieu. Vers 14h30, la foule s'apprêtait déjà à quitter les lieux sous les cris : “Assa, azekka Nabil yella yella”, “Ulac smah ulac”. Rappelons que le défunt avait reçu une balle dans la tête tirée par un policier en civil, lors des émeutes ayant éclaté le 4 novembre dernier dans la ville de Seddouk. Evacué en urgence au CHU de Tizi Ouzou, feu Nabil Aït Mansour a été admis au service de réanimation dans un coma profond qui durera cent quatre jours. Après avoir repris connaissance, il succombera à ses blessures à la veille de son transfert vers la France pour des soins spécialisés. K. O. La réunion des parents des martyrs reportée De nombreux parents de martyrs et blessés du Printemps noir se sont présentés, hier, au Centre culturel de Tizi Rached pour assister à une réunion qui était prévue par la présidence tournante de la CADC dont l'ordre du jour principal était l'état d'avancement des plaintes déposées contre X, lesquelles ont essuyé des non-lieux. Arrivés sur place, les parents des victimes ont constaté que la rencontre ne pourrait se tenir car “le cœur n'y est pas”, ont-il estimé, vu que le jeune Sadek Aït Mansour, 21 ans, 123e martyr du Printemps noir, devait être inhumé le même jour. Les parents des martyrs et les blessés ont donc préféré rejoindre la localité de Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa, pour assister à l'enterrement de la jeune victime. La réunion a été reportée à jeudi matin, au même endroit. K. S. Un élu FFS à l'APC échappe au lynchage Un élu du FFS à l'APC de Seddouk, répondant au nom de Ahcène K., a failli être lynché, hier matin, par un groupe de jeunes sur la placette du centre-ville, à quelques heures de l'enterrement du jeune Aït Mansour Nabil. C'est suite à une altercation verbale que cet “indu-élu” (39 voix exprimées à l'issue du scrutin du 10 octobre 2002) a été pris à partie par ce groupe de jeunes irrité, nous affirme-t-on, par les propos hostiles au mouvement des archs qu'aurait proféré ce militant du FFS. Notons qu'une imposante banderole noire portant cette transcription “Le 123e martyr du Printemps noir, feu Nabil Aït Mansour, a été assassiné par le pouvoir et ses indus élus !”, a été accrochée au portail principale du siège de l'APC de Seddouk durant toute la journée d'hier. K. O.