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Une radio méditerranéenne
BEUR-FM
Publié dans L'Expression le 23 - 02 - 2003

Alliant reportage, info, talk-show, musique, elle a su être le support médiatique dont avait besoin cette communauté maghrébine, le reflet de ses aspirations.
C'est dans la foulée du lancement des radios libres en France que Nacer Kettane, médecin de formation, a créé Beur-FM. Il faut dire que les conditions étaient réunies pour faire de ce nouveau bijou radiophonique un vrai succès médiatique. Non seulement une nouvelle législation ouvrait le champ médiatique à l'initiative privée, mais aussi la technologie FM s'y prêtait, au grand bonheur d'une communauté maghrébine assoiffée d'espace d'expression. Cette communauté était importante et elle avait besoin d'un tel support...Il y eut de nombreuses tentatives pour séduire les émigrés et leurs enfants de deuxième, troisième, voire de quatrième génération. Ceux qui sont nés en France, y ont vécu, y vont à l'école ou y travaillent, et qu'on appelle les Beurs (Arabes en verlan), sont plus ou moins intégrés à la société française mais ils ont leurs spécificités et leurs problèmes. Les médias de l'Hexagone ne leur donnent que rarement la parole et quand ils le font, ils donnent d'eux une image négative. Ils se sentent marginalisés. D'une manière ou d'une autre, ils ont gardé des liens profonds avec leur pays d'origine: Algérie, Maroc, Tunisie. Certains y vont passer leurs vacances. Généralement, ils vivent dans les grandes cités dortoirs dans les banlieues, avec les Portugais, les Africains, les Asiatiques, et même des Français de souche marginalisés. Même si beaucoup d'entre eux ont réussi dans leur vie professionnelle, ils sont plus souvent touchés par le chômage et la déperdition scolaire. Certains se réfugient dans la toxicomanie, d'autres sont happés par les mouvements intégristes. De loin en loin, ils sombrent dans la violence qui frappe les banlieues surpeuplées. Mais ils ont aussi leur culture, comme le raï ou le rap, et ils ont leurs idoles: Zineddine Zidane, Idir, Faudel, Smaïn, Gad El Maleh, Khaled, Mami, Sami Naceri. De plus en plus, ils s'impliquent dans le mouvement associatif, se lancent dans la politique, décrochent des diplômes, créent des entreprises, vont à l'assaut de secteurs et du créneaux qui leur étaient fermés ou interdits jusque-là. En fait, la communauté maghrébine en France est une communauté dynamique et qui en veut. A califourchon entre deux civilisations, française et maghrébine, elle est aussi la passerelle entre l'ancienne métropole et ses ex-colonies. Les Maghrébins de passage dans l'Hexagone vont naturellement dans les cafés-hôtels tenus par les compatriotes ou dans les familles d'émigrés établies là-bas depuis une ou plusieurs générations. Ces flux et reflux et ces va-et-vient incessants créent tout un réseau dense d'échanges commerciaux, culturels, sportifs, monétaires. Il existe aussi toute une économie informelle qui alimente les marchés parallèles des deux côtés de la Méditerranée.
Tout naturellement, Beur-FM s'est inscrite dans cette dynamique. Par rapport à d'autres projets qui ont tourné court, Beur-FM s'est imposée par le professionnalisme, le sérieux, une gestion rigoureuse. Alliant reportage, info, talk-show, musique, elle a su être le support médiatique dont avait besoin cette communauté maghrébine, le reflet de ses aspirations. Emettant sur la bande FM en région parisienne, la radio a également installé une douzaine de stations en France. C'est le réseau le plus important de l'Hexagone. Son audience, calculée sur les bases les plus fiables et par des instituts reconnus, est créditée de plusieurs centaines de milliers d'auditeurs.
Certes, la communauté émigrée établie en France forme le public le plus fidèle et le plus facilement quantifiable. Mais son audience va bien au-delà des frontières de l'Hexagone. Au Maghreb notamment, l'Institut Abassa, spécialisé dans les sondages d'opinion, lui accorde 2.800.000 auditeurs. Ainsi, il n'est pas rare de tomber sur une famille qui s'est branchée en Algérie sur Beur-FM par le biais de l'antenne parabolique, directement sur le poste TV. C'est dire le succès d'une chaîne qui s'est faite au fil des années et s'est construite grâce au sérieux et au professionnalisme de ses animateurs et de son équipe dirigeante. C'est une belle carte de visite au moment où il s'agit de se lancer dans une nouvelle aventure, et qui n'est autre que celle d'une chaîne de télévision méditerranéenne émettant à partir de Paris. L'habillage linguistique de cette radio, appuyé sur le français, l'arabe et tamazight lui a permis de drainer un large public dont la fidélité n'a jamais été démentie. Les mêmes principes multiculturels guideront la création de Beur-TV.


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