L'EN espoirs ira, donc, à Abuja en octobre prochain. Il n'y avait pas beaucoup de monde ce dimanche après-midi au stade de Rouiba pour assister à cet Algérie-Libye qualificatif aux Jeux africains qui auront lieu au Nigeria au mois d'octobre de cette année. L'entrée au stade était, pourtant, gratuite. Il faut dire que cette infrastructure sportive a le handicap d'être dépourvue d'une tribune côté nord, donc du côté de la mer située à moins de trois kilomètres à vol d'oiseau. De ce fait, un vent marin glacial souffle sur l'enceinte et vous éprouvez une énorme peine à tenir 90 minutes assis sur du béton. Imaginez alors le calvaire enduré par les présents en ce dimanche après-midi, lorsque le spectacle offert est d'une indigence à vous faire dégoûter du sport. On dira toujours que l'essentiel a été assuré à savoir la qualification. Mais si c'est pour faire de la figuration au tournoi final des jeux, on ferait mieux de rester chez soi. Il y a qu'en dehors de l'équipe «A», c'est bien la première fois depuis une éternité qu'une sélection nationale de jeunes parvient à se qualifier pour une phase finale d'une compétition internationale. Certes, il n'y a eu qu'un seul adversaire à rencontrer, c'est toujours cela pris Cependant le devoir d'objectivité nous impose d'affirmer que cette qualification n'a rien de glorieux. Se contenter du but inscrit à l'extérieur lors du match aller pour passer ce cap est loin de constituer une performance. L'entraîneur national, Abderahmane Mehadaoui, nous disait la veille de ce rendez-vous rouibéen, que miser sur l'avantage du but inscrit à l'extérieur était jouer avec le feu. Il nous avait assuré qu'il allait inciter ses joueurs à tout faire pour vaincre. Malheureusement, si en première mi-temps, on a senti une certaine volonté chez les Algériens de presser leurs adversaires, en seconde période, on a presque vécu un cauchemar dans la mesure où la dernière demi-heure de jeu s'est déroulée dans le périmètre du gardien Abdouni qui a eu en évidence sur des balles très très chaudes. En plus du froid, il a fallu au maigre public supporter le fardeau du stress et de la torture du chronomètre qui n'avançait pas d'autant que l'arbitre égyptien a eu la cruelle envie d'ajouter près de sept minutes de temps additionnel à la rencontre. «Ne croyez pas que c'est moi qui ai poussé les joueurs à agir de la sorte, nous dira Mehdaoui en fin de rencontre. Dans un match en aller et retour, il arrive très souvent que l'on en vienne à protéger le but inscrit chez l'adversaire. C'est un réflexe absolument involontaire de la part des joueurs. Ils attaquent au début, tentent de prendre le dessous mais lorsqu'ils s'aperçoivent qu'ils sont tombés sur un os, ils reculent instinctivement pour ne pas laisser échapper la qualification.» Malgré cette sortie peu glorieuse, l'entraîneur national maintient sa confiance dans ce groupe. «Il s'agit d'un groupe en formation. En dehors de quelques stages et d'un match amical, ils ne se connaissent pas tellement. Vous oubliez que nous avions programmé un autre match amical le 12 février dernier mais l'adversaire, la Tunisie, nous a fait faux bond. J'estime que cette qualification est presque un exploit car les Libyens, eux, n'ont pas manqué de se préparer à fond.» Pour le match de dimanche, Mehdaoui a aligné six joueurs émigrés. Il nous a assuré qu'il poursuivra cette expérience sachant que les joueurs locaux ont du retard en matière de formation. Il va lui falloir maintenant se tourner vers le rendez-vous que lui fixent les Tchadiens au mois de juin dans le cadre des éliminatoires des jeux olympiques de 2004. Un rendez-vous guère facile lorsqu'on sait que ces Tchadiens ont éliminé lors du premier tour de ces éliminatoires, l'équipe libyenne en lui infligeant chez elle une sévère défaite de 4 buts à 1. Mahdaoui compte pour cela regrouper une fois par mois ses joueurs avec l'espoir de voir chaque stage être ponctué d'un match amical. Plus facile à dire qu'à réaliser quand on voit les difficultés qu'il y a à obtenir des sparring-partners à l'EN «A». En tout cas, dimanche, George Leekens était à Rouiba. Après le désastre des matchs de championnat, il a dû consolider son idée première qui est qu'il faudra presque un miracle pour montrer une grande EN «A».