Le rassemblement des délégués des ârchs prévu hier, à 11h au niveau de la Grande-Poste d'Alger, à l'occasion de l'arrivée du président français Jacques Chirac n'a pas eu lieu. Et pour cause, des éléments de la police judiciaire, aidés par d'autres en civil ont procédé à l'interpellation de près d'une trentaine de personnes, parmi elles des délégués du mouvement citoyen, l'avocat des détenus de Tizi Ouzou, Salah Hioun, le journaliste de Liberté, Meziane Ourad et des sympathisants du mouvement. Vers 11h, les policiers ont commencé à ramasser les personnes qui se trouvaient déjà au niveau de la place de l'ex-Horloge du millénaire. Des membres de la coordination d'Alger, qui ont tenté de brandir des pancartes et scander des slogans hostiles au pouvoir, ont vite été embarqués dans les Nissan de la Bmpj. Quelques instants après, Arab Aïssa, le porte-parole des délégués dialoguistes, qui a rejoint un groupe de journalistes a été embarqué, à son tour, après une vérification d'identité. Un confrère du quotidien Le Monde d'aujourd'hui est, lui aussi, interpellé sur place. Vers midi, la tension montait au fur et à mesure que les gens s'amassaient autour de la Grande-Poste. Des militants du mouvement associatif d'Alger, qui venaient d'arriver, ont subi le même sort que leurs camarades délégués, et ce, dès qu'ils ont commencé à crier: «Pouvoir assassin». Signalons que l'avocat Salah Hioun a été interpellé par deux policiers en civil juste après avoir accordé une interview à la chaîne KTV. Enfin, la Grande-Poste a vibré au rythme du karkabou et du saxo du raï lors de la marche des présidents Bouteflika et Chirac hier, aux environs de 14 h.