Seules les actions de commémoration du Printemps noir auront fait consensus au sein du mouvement citoyen. Le 20e conclave de l'Interwilayas, qui s'est déroulé ce week-end à Yakouren, n'a pu aller jusqu'au bout, car l'ordre du jour n'a pu être épuisé qu'à moitié. Et pour cause, c'était la commémoration à Seddouk, du 40e jour du décès du jeune Sadek Aït Mansour, 123e martyr du Printemps noir d'une part, et il fallait permettre aux autres coordinations de wilayas de peaufiner davantage leurs travaux de réflexion portant sur les perspectives du mouvement citoyen auprès de leurs bases respectives d'autre part. Concernant précisément ce document, un grand malaise était perceptible au sein de la CADC. Déjà, avant le démarrage des travaux, une concertation s'imposait afin de proposer un ordre du jour pour l'Interwilayas. La concertation a duré un peu plus de cinq heures sans qu'une issue soit trouvée. L'Interwilayas commence et l'on fait le tour des coordinations afin d'adopter l'ordre du jour. Bilan de l'action du 2 mars dernier à Alger, actions pour les 18, 20 et 22 avril, document de réflexion sur les perspectives politiques du mouvement citoyen, non-paiement des factures de la Sonelgaz étaient les points retenus. Ali Gherbi fera la proposition de réitérer le mot d'ordre du rejet de toutes les échéances électorales, notamment l'élection présidentielle. Après plusieurs remous, l'ordre du jour sera maintenu. Le bilan de l'action du 2 mars à Alger, jour de la visite de Jacques Chirac, prendra plus de temps que prévu, Bgayet, contairement à toutes les autres wilayas, ne sera pas tellement satisfaite de son impact. Ali Gherbi quittera la plénière pour ne plus y revenir après une altercation avec un délégué de la CADC concernant le document de l'Interwilayas transmis à l'ambassade de France. Les actions des 18, 20 et 22 avril obtiendront un consensus. Le 18 avril, comme l'année dernière, à l'occasion du deuxième anniversaire de l'assassinat de Guermah Massinissa, un recueillement des délégués de l'interwilayas aura lieu à Ath Douala, sur la tombe du premier martyr du Printemps noir. Le 20 avril, 23e anniversaire du Printemps amazigh, la ville des Genêts renouera avec une marche populaire suivie d'une grève générale et d'un rassemblement devant la Maison d'arrêt de Tizi Ouzou, à l'instar des autres chefs-lieux de wilayas. A noter que les Aurès abriteront une marche populaire qui sera organisée par quatre wilayas : Batna, Biskra, Oum El-Bouaghi et Khenchela. Concernant le 22 avril, deuxième anniversaire de l'interpellation des trois collégiens à Amizour, une action aura lieu dans cette localité à cette date. Le troisième point à l'ordre du jour, et le plus épineux, est le document de réflexion portant perspectives politiques du mouvement citoyen. Alors que Bouira se positionne pour son gel, la wilaya de Béjaïa expose tout un programme pour la mise en œuvre d'une conférence nationale, à commencer par l'appellation “conférence nationale pour la citoyenneté” jusqu'aux modalités d'organisation en passant par les objectifs et les conditions de participation. Venu le tour de Tizi Ouzou, l'on appelle à une concertation. Les rangs se divisent, certains délégués refusent d'y prendre part. La CADC décide alors d'ajourner la perspective politique, décision que prendront en compte les différentes présidences tournantes de l'Interwilayas. C'est ainsi que le conclave sera ajourné pour ces raisons mais aussi à cause du 40e jour de Sadek Aït Mansour. Après cette rencontre, rendez-vous est donc donné au 20 avril. Une déclaration politique a été rendue publique ce week-end par l'Interwilayas dans laquelle il est rappelé qu'à la veille de douloureux anniversaires, les crimes commis par l'Etat restent impunis, l'assassin de Massinissa s'apprêtant même à être libéré. Ceci au moment où “les représentants légitimes de la population croupissent à ce jour injustement dans les geôles de ce pouvoir mafieux et assassin, ainsi que les harcèlements judiciaires et les arrestations arbitraires qui se poursuivent quotidiennement”. K. S.