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La volte-face de la diplomatie française
HUBERT VEDRINE À ALGER
Publié dans L'Expression le 01 - 10 - 2001

Le ministre des Affaires étrangères français arrive à Alger pour peaufiner la coopération antiterroriste. Un voyage qui diffère complètement de ses deux derniers déplacements dans la capitale où il avait démontré un mépris princier face aux demandes algériennes
L'ancien chef de cabinet de Mitterrand figure parmi les personnalités de la classe politique française qui ne sont pas franchement appréciées à Alger, surtout depuis l'élection du Président Bouteflika. Le Quai d'Orsay s'était déclaré «préoccupé» par les conditions dans lesquelles Bouteflika s'était fait élire. Le Président algérien réagira violemment en estimant que l'Algérie refuse le «protectorat diplomatique et politique de la France. Dites à la France de s'occuper davantage de ses affaires». Védrine mettra alors définitivement les pieds dans le plat en déclarant: «Il y a manifestement un décalage entre l'espérance qui s'attachait à cette élection et ce qui s'est finalement produit.»
En juillet 1999, Védrine arrive à Alger avec une armada de 40 journalistes et des propositions plein les bagages comme la réouverture des consulats d'Oran et de Annaba et l'augmentation des quotas de la délivrance des visas pour les Algériens. Paris veut éviter la brouille, et Védrine a été prié par l'Elysée de mettre un bémol à ses agitations politico-médiatiques. Védrine reparlera de «refondation des relations algéro-françaises» et affiche un profil bas qui contraste avec ses déclarations précédentes. Alger croira un instant que les relations s'en trouveront définitivement relancées, mais c'était sans compter sur l'obsession interventionniste de Védrine qui critiquera, à mots couverts, la gestion du gouvernement algérien notamment en matière de droits de l'Homme. Un nouveau cycle glacial est inauguré que la visite de Bouteflika à Paris ne fera que tempérer modérément puisque les promesses françaises de visites de Chirac et de Jospin ont été vite oubliées.
La coopération antiterroriste que réclame aujourd'hui Paris en dépêchant en urgence son chef de la diplomatie à Alger a été, ironie du sort, freinée par le Quai d'Orsay qui opposait une sorte de «veto» à toute livraison d'armes françaises à l'Algérie. Des projets de coopération comme celui de Jean-Pierre Chevènement, l'ancien ministre français de l'Intérieur considéré comme l'anti-Védrine, de créer une école de police à Alger ont été enterrés. Paris, sous l'impulsion des diplomates du Quai d'Orsay et des spécialistes du renseignement, imposait un embargo déguisé marqué par le refus d'Air France de revenir à Alger, soutenu par des déclarations ambiguës de Védrine.
Malgré les bonnes intentions affichées, Paris prend ses distances avec Alger notamment après les attaques répétées de la presse française qui s'appuie sur les allégations dangereuses du livre du déserteur Habib Souaïdia. Le Quai d'Orsay fermera les yeux et commence à évoquer la «conditionnalité» des rapports. Védrine se déclarera même déçu par Bouteflika, ce qui n'arrange franchement pas les choses.
Le ministre français des Affaires étrangères fera même un déplacement qui restera dans les annales de la diplomatie française comme le plus court et le plus improductif qui soit. En février 2001, Védrine atterrit à Alger avec seulement... deux journalistes pour une visite de cinq heures. Alger y a vu un affront surtout que Védrine déclarera avant son arrivée que «Bouteflika ne peut rien réussir», le qualifiant «d'otage de l'armée» comme rapporté par Le Canard Enchaîné.
L'appui inconsidéré du Quai d'Orsay à Rabat dans le dossier du Sahara occidental ne fera qu'envenimer les choses. Mais le plus choquant reste à venir lorsque Védrine s'immiscera, avec un culot monstre, dans les affaires algériennes en jugeant, le 19 juin dernier, la contestation populaire née des événements de la Kabylie comme «profondément légitime». Védrine ne s'arrêtera pas là puisqu'il portera l'estocade en faisant pression sur ses partenaires européens de l'UE à Göteborg pour sortir avec une résolution qui condamne «la répression» du gouvernement algérien en Kabylie.
C'est pour toutes ces raisons que le déplacement de Védrine à Alger apparaît comme une volte-face de la diplomatie française avide de resserrer les liens avec ses voisins du Sud. La lutte antiterroriste sera certainement au coeur du menu, mais sans que cela empêche Alger de formuler explicitement quelques conditions pour étoffer cette coopération et marquer ses réserves sur la politique algérienne de la France.


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