S'il faut se réjouir d'une telle perspective, on ne peut, dès lors, ne pas s'interroger sur les modes de fonctionnement du nouveau lycée sportif. La mise en place des classes «Sports-Etudes» n'est pas nouvelle. Le 2 novembre 1991, M.Sid Ahmed Ghozali, alors Premier ministre, signait un décret exécutif portant création, organisation et fonctionnement de ce type de structure. L'accès de ces classes «Sports-Etudes» étant soumis à les critères d'excellence: résultats scolaires, participation honorable à des compétitions, tests médicaux et physiques... Une quinzaine de sections «Sports-Etudes» a été ouverte à travers le pays à la suite de l'expérience lancée au niveau du CEM Aïn Allah de Dely Ibrahim de 1986 à 1991. C'est dire que le lycée sportif de Draria vient couronner une série d'expériences plus ou moins probantes et qui constituent autant de références pratiques. L'expérience des classes «Sports-Etudes» a dû, assurément, apporter son lot de constats aussi édifiants les uns que les autres et susceptibles de surmonter les erreurs du passé. Au risque d'hypothéquer une aventure qui promet, le lycée sportif à vocation nationale s'insère naturellement dans une dynamique sportive dont il devient un des supports les plus représentatifs. Appelé à rassembler les meilleurs potentialités sportives scolaires, le lycée de Draria doit s'appuyer sur une politique de détection la plus large possible notamment au niveau des établissements de l'éducation nationale? Force est d'admettre que dans cette optique il va falloir mettre en place une stratégie mieux adaptée aux objectifs que s'est fixés l'Etat au plan de l'encadrement de l'élite ou du sport de haut niveau. En fait c'est à l'école que naissent les vocations sportives. C'est en son sein qu'il convient d'assurer cette continuité, cette motivation dans l'effort propice à l'éclosion des champions. Au-delà des critères ayant présidé au choix des élèves, il est reconnu par les scientifiques du sport que le facteur âge joue un rôle prépondérant dans la performance sportive et qu'un champion se «fabrique» généralement avant l'âge de 16 ans entre 10 et 16 ans, parfois moins. Les écoles européennes nous ont fourni de cinglants exemples. La création du lycée sportif est sous-tendue par deux maillons complémentaires et tout aussi déterminants dans l'accomplissement du futur champion. Le primaire et le 3e palier de l'école fondamentale. Nous touchons ici à un problème de fond. Celui ayant trait à la stratégie sportive à adopter en amont de la pratique optionnelle ou spécialisée à savoir les pratiques éducatives et sportives en milieu scolaire. S'il paraît difficilement concevable d'élargir la sélection aux élèves de 7e AF, 8e AF et 9e AF afin de les intégrer au lycée sportif en raison des contraintes psychologiques inhérentes à l'âge et à l'éloignement familial, il est possible de renforcer l'horaire imparti à l'EPS dans les collèges et les lycées, de créer dans certains d'entre eux, mieux nantis matériellement et pédagogiquement, des sections sportives spécialisées avec des aménagements horaires. De même qu'on pourrait exploiter les instituts sportifs pour la mise sur pied de classes «Sports et Etudes». Ce faisant on facilitera le cheminement qui mène à la haute compétition et qui passe impérativement par la définition d'une stratégie de renouvellement de l'élite. (voir Les futurs champions à l'école)