Le tribunal correctionnel d'Azazga a prononcé, hier, de lourdes peines à l'encontre des manifestants interpellés lors des incidents qui ont secoué la localité de Mekla, le 20 février dernier, et qui se sont soldés par l'assassinat à l'arme blanche d'un policier. Le procès des 12 manifestants s'est déroulé dimanche dernier, et l'affaire a été mise en délibéré et le verdict renvoyé pour hier. Ainsi, quatre citoyens, poursuivis pour outrage à corps constitué et violences, ont été condamnés à deux ans de prison ferme. Un autre citoyen, accusé d'outrage à corps constitué et de destruction de biens publics, a écopé de la même peine, assortie d'une amende de 5000 DA. Les six autres prévenus, poursuivis pour un seul chef d'inculpation, à savoir destruction de biens publics, se sont vu infliger la peine de six mois de prison ferme assortie également d'une amende de 5000 DA. Cela dit, la juridiction d'Azazga a prononcé une seule relaxe. Pour rappel, lors du procès, le représentant du ministère public a requis des peines allant de deux à cinq ans de prison ferme. Pour leur part, les avocats de la défense, lors de leur plaidoirie, ont demandé l'acquittement de leurs mandats en insistant sur l'absence de preuves matérielles à leur encontre, tout en faisant un lien entre les incidents de Mekla et les événements de Kabylie. Il convient de signaler que dans leur enquête, les services de sécurité ont scindé l'affaire en deux. Douze citoyens liés seulement aux incidents qui se sont déroulés le 20 février, alors que huit autres sont directement impliqués dans l'assassinat du policier ainsi que le vol d'une arme au commissariat. Le dossier de ces derniers devrait d'ailleurs atterrir incessamment à la cour d'assises. Par ailleurs, le délégué d'Ath Djennad, Mouloud Ameur, condamné le 26 janvier, par défaut à une année de prison ferme pour «incitation à attroupement», a été acquitté hier par le même tribunal.