Le Président Bouteflika suit personnellement l'état d'avancement de ce dossier. Comme déjà annoncé, les réflexions sur les droits de l'Homme à travers les éventuelles réformes de l'éducation se sont poursuivies hier à l'hôtel El-Aurassi en présence d'associations et d'éminentes personnalités du monde universitaire. Si la réforme scolaire reste jusqu'à ce jour un pas politique quasiment difficile à franchir, les intervenants dans ce colloque ne manquent pas de dénoncer les maux d'un système éducatif défaillant qui prépare l'Algérien à empiéter sur la Constitution et les lois de la République. Dans ce sens, les exemples de violence à l'école (3 929 agressions en 2001 à Constantine) et l'ineptie qui caractérise les établissements pédagogiques sont autant de signes révélateurs. La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'Homme (Cncppdh) a été créée par le décret présidentiel n° 01-71 du 25 mars 2001 à la suite de la résolution de l'ONU sur réflexion des Etats aux notions des droits de l'Homme. «Tout d'abord, cette question est une priorité des Nations unies. Elle a été lancée au cours du programme. ‘‘La décennie des Nations unies pour l'éducation des droits de l'Homme'' à partir de 1995. Malheureusement, elle n'a jamais été prise en charge par l'Algérie toutes instances confondues. En organisant ce colloque, la commission nationale marque un point concernant l'application de cette résolution de l'ONU en matière des droits de l'Homme. Le président réclame le plan national pour la fin mars», nous déclare A. Zaâlani, président de la sous-commission de l'éducation des droits de l'Homme. Le concept des droits de l'Homme est, pour beaucoup de spécialistes, un sujet très général qui a évolué à travers l'histoire de la réflexion humaine chevauchant les notions de démocratie, de liberté, d'égalité...Il entraîne, dans toute démarche de sa réalisation, l'ensemble des institutions et appareils de d'Etat. Pour donner un sens à ce colloque, la police et la Gendarmerie nationale ont tenu à être des partenaires actifs du séminaire de l'hôtel El-Aurassi. «L'action de la Gendarmerie nationale, de par sa nature même et sa finalité, a toujours été guidée par le seul souci de protection des personnes et des biens et ce, dans le strict respect de la légalité républicaine et des libertés fondamentales des citoyens... Pour assurer cette mission, les officiers de la Gendarmerie nationale bénéficient de l'enseignement du module des droits de l'Homme et dans chacun des cycles de formation», signale le représentant de la gendarmerie. Il profite de la Journée du 8 Mars pour annoncer, sous les applaudissements de l'assistance, le recrutement et la formation de 20 officiers femmes dans le corps de la Gendarmerie nationale. Il est vrai que la notion des droits de l'Homme en Algérie est l'otage de plusieurs dossiers épineux, sensibles et non résolus. Le cas des disparus est, pour beaucoup, la pierre angulaire d'une politique réconciliatrice de tout le peuple algérien affecté par ce problème. A ce sujet Me Ben Brahem, avocate à la Cour suprême, nous répond: «Le dossier des disparus n'a pas tellement évolué. Les plaintes ont été déposées soit au niveau de l'Observatoire des droits de l'Homme, soit au niveau de la Cour suprême auprès du procureur de la République. Certains ont apporté la preuve du décès de leurs proches soit par des témoignages, soit par d'autres procédés (différents services)...Sur le plan légal, au bout de 05 ans tout disparu est considéré comme décédé. D'autres familles refusent de s'en tenir à cette résolution et préfèrent attendre le retour de leurs proches. L'Etat doit fournir d'autres efforts dans le cadre de la loi relative à la concorde civile pour justement inciter les repentis à apporter leurs témoignages. A juste titre, le ministère de la Justice a initié une procédure pour apporter la preuve effective et concrète pour la délivrance des déclarations de disparition: un jugement et l'établissement de la frida...»