La Transsaharienne, le gazoduc et les liaisons par fibres optiques sont les premiers secteurs où des protocoles d'accord ont été finalisés entre Alger et Abuja. Les deux chefs d'Etat, en marge de leurs travaux, ont plaidé pour un règlement pacifique de la crise en Irak. Arrivant le jour même à Alger, le président Olusegun Obasanjo et la délégation économique et politique qui l'a précédé dans la capitale algérienne étaient tous satisfaits de l'évolution du processus de finalisation des protocoles d'accord que les deux parties entendent signer dans de nombreux domaines. Il faut dire que cette deuxième session de l'instance qui coiffe les relations de coopération bilatérales algéro-nigérianes, survient quelques jours seulement après la dernière rencontre d'Abuja qui a vu les pays du comité de mise en oeuvre du Nepad se concerter sur ce sujet. C'est pour cela d'ailleurs, que lors de son allocution d'ouverture et de bienvenue à ses invités nigérians, le Président Abdelaziz Bouteflika n'a pas manqué d'évoquer la triple signification de la tenue de cette commission mixte de coopération entre les deux parties. Vue par celui-ci, comme «un témoignage éloquent» de la qualité des rapports algéro-nigérians, «un signe de leur volonté partagée de donner une impulsion nouvelle» à leur coopération, et enfin «une occasion de poursuivre et d'approfondir les consultations» sur les questions d'intérêts communs, la réunion de cette session est aussi, selon le chef de l'Etat algérien, une opportunité pour «inviter l'ensemble des opérateurs économiques à approfondir leurs concertations et à multiplier leurs échanges». C'est que d'après Bouteflika, les deux pays ont à relever deux défis majeurs: «le premier sera de mettre en oeuvre et sans tarder l'ensemble des engagements souscrits». «Le second sera d'élargir la base juridique» de la coopération entre les deux pays. Jugeant les progrès «en deçà» des attentes des deux pays, en dépit du commencement de la mise en oeuvre de trois projets essentiels que sont: la Transsaharienne, le gazoduc et les liaisons par fibres optiques entre les deux parties, le chef de l'Etat s'est cependant félicité à ce que ces trois projets soient en phase de finalisation en attendant que soient réunies «les conditions» de leur réalisation sur le terrain. Cela d'autant que les comités techniques de supervision et de suivi de ces projets sont déjà mis en place et que ces derniers «bénéficient» déjà de l'intérêt et du «soutien» des institutions financières internationales et nationales et sont de surcroît en «harmonie» complète tant au niveau de l'Union africaine qu'à travers le Nepad. Pour sa part, le président Obasanjo a estimé dans son allocution que la coopération algéro-nigériane, telle qu'elle est conduite actuellement, sera d'une «portée stratégique» et s'attachera à promouvoir un «partenariat viable». Antidote aux fléaux qui gangrènent le continent africain (conflits fratricides, pauvreté et endettement extérieur), cette coopération entre Alger et Abuja, qui se manifeste à travers ces accords et conventions, sera, aux yeux du chef de l'Etat nigérian, non seulement «le raccourci qui favorisera, à terme l'émergence de liens solides» entre les deux capitales, mais également de «portée panafricaine qui profitera aux pays voisins» des deux pays, le Mali et le Niger. Encadrée par un plan d'action à réaliser au cours de cette année et des objectifs précis qui seront désormais la base des relations économiques entre l'Algérie et le Nigeria, la haute commission mixte entre les deux parties devait s'achever hier soir par la signature de pas moins de 7 protocoles d'accord ou accords qui vont, en plus des trois domaines cités plus haut, de l'agriculture, aux transports en passant par le commerce et la justice où une convention sur l'extradition des criminels sera le premier texte à parapher. Autant dire que les deux pays mettent bel et bien le cap sur le Sud.