L'Algérie est classée parmi les dix pays du monde touchés par la sécheresse. Le plus grand Forum mondial sur l'eau jamais organisé a été ouvert, hier, à Kyoto, avec plus de 10.000 participants représentant 160 pays. Les participants à cette manifestation ont été conviés à trouver des solutions concrètes pour 1,4 milliard d'individus privés d'eau potable. 350 sessions étaient organisées à cet effet, portant sur 40 thèmes, parmi lesquels, les changements climatiques, l'eau comme facteur de conflit, les nouvelles technologies d'irrigation et le financement des infrastructures de l'eau. En effet, la crise mondiale de l'eau est «l'un des grands défis du XXIe siècle», a estimé Mahmoud Abu-Zeid, président du Conseil mondial de l'eau, coorganisateur du forum, qui a appelé, lors du coup d'envoi des travaux, «à l'établissement d'un nouveau système de financement pour les pays les plus pauvres et les plus assoiffés». Pour sa part, l'ex-Premier ministre, chargé de l'organisation pour le compte du Japon, Ryutaro Hashimoto a déclaré: «Les objectifs tracés lors du sommet sur le développement durable de Johannesburg en 2002 lesquels portent sur la réduction de moitié, le nombre de personnes sans eau potable et la proportion de personnes dépourvues de sanitaires (2,3 milliards de personnes actuellement) doivent être atteints d'ici à 2015.» Et d'ajouter: «C'est à cela que sert le 3e forum mondial de l'eau», qui durera, faut-il le rappeler, jusqu'au 23 mars. Selon les données des Nations unies, plus de 250 personnes dans 26 pays sont affectées par la pénurie d'eau. Ce même organe a identifié plus de 300 zones de conflit potentiel dû au manque de ce précieux liquide. La crise de l'eau dans le monde est devenue, donc, un sujet d'inquiétude majeur. L'Algérie est concernée de très près par ce problème. Elle est même classée sur la liste des pays les plus touchés au monde, à savoir les Emirats Arabes Unis, l'Arabie Saoudite, la Jordanie, la Libye, Israël, le Yémen, Oman, la Tunisie... Sa présence à ce forum s'est avérée importante à plus d'un titre. Le ministre des Ressources en eau, M.Attar, a justement indiqué que la mission principale de la délégation algérienne consiste en la recherche de nouveaux moyens de financement du secteur. «Cette rencontre sera pour nous l'occasion d'intéresser les bailleurs de fonds et d'instaurer un nouveau type de partenariat pour le développement du secteur», a-t-il déclaré. Concernant ces éventuelles sources de financement du secteur, le ministre dira que la Banque africaine de développement (BAD), la Banque islamique (BID), la Banque européenne d'investissement (BEI) et l'Agence française de développement (AFD) sont les principaux bailleurs de fonds actuellement, tout en regrettant «les lenteurs dans la mise en place du financement qui dure au minimum 23 mois». Toutes ces questions liées aux 40 thèmes évoqués lors du forum seront rédigées sous forme de conclusion et soumises à l'approbation des 150 ministres qui se réuniront samedi et dimanche à Kyoto pour adopter une déclaration où ils exprimeront leur détermination à s'attaquer à la «crise mondiale de l'eau».