Saisi par l'administrateur de la banque Khalifa, le tribunal d'El-Harrach a désigné, hier, un responsable chargé de «redresser la situation» au niveau de la compagnie aérienne appartenant au groupe. Cette mesure, précisent des sources proches du dossier, visent, avant tout, à «préserver les emplois et à redresser la balance». Elle trouve sa justification dans le fait que depuis l'entrée de Khalifa Airways en zone de turbulences, le transport aérien en Algérie a, à son tour, connu de très importantes perturbations. Il serait question d'accorder les instruments nécessaires à la compagnie pour reprendre son fonctionnement normal. Les experts s'accordent à dire que Air Algérie, à elle seule, ne peut aucunement subvenir aux besoins des vols domestiques, et encore moins internationaux. La flotte d'Air Algérie, en attendant son renouvellement, au programme d'action à court terme de la compagnie, est en partie frappée d'obsolescence. Le dernier crash de Tamanrasset n'est guère pour arranger les choses. Khalifa Airways a frôlé le pire depuis le blocage des transferts de fonds et la mise sous responsabilité d'un administrateur pour la banque, véritable épine dorsale du groupe. Depuis Khalifa Airways, qui comptait une flotte de 40 avions, n'a pu honorer ses contrats de leasing, ni même les diverses dépenses liées aux prestations dispensées par les aéroports nationaux et internationaux. Les citoyens s'interrogent toujours sur le sort qui sera réservé au groupe, et plus précisément à la compagnie aérienne, qui a permis de régler le problème du transport aérien des voyageurs depuis son entrée en activité. Ce sujet, que d'aucuns tentent de faire passer pour «une affaire d'Etat», revêt surtout un caractère économique et financier, cela sans oublier les énormes intérêts nationaux liés à la préservation des emplois, estimés à plusieurs milliers. Interrogé sur cette affaire, en marge des travaux du congrès du FLN, le secrétaire général de l'Ugta, Abdelmadjid Sidi Saïd, avait souligné la contribution du groupe à «l'épanouissement» de l'économie nationale. Ajoutant que «si on ne traite pas la question dans sa dimension économique et sociale, ce sont toutes les réformes qui vont en pâtir».