l'Etat a déjà dégagé des terrains expertisés. L'on parle même d'un chiffre beaucoup plus important avec une première tranche arrêtée à 150.000 unités. Le DG de la Cnep, M.Messibah, a laissé entendre, lors d'un point de presse animé conjointement avec le ministre de l'Habitat Mohamed Nadir Hamimid à l'issue de l'inauguration du 2e Salon méditerranéen de l'immobilier qui se tient au Palais des expositions de la Foire internationale d'Alger (Pins Maritimes), que les 65.000 logements que compte construire la Cnep sous l'intitulé location-vente sont loin de voir le jour. Du bout des lèvres, il s'avance tout au moins sur à peine quelque 25.000 logements. D'après lui, d'âpres discussions entre représentants de la Cnep et pouvoirs publics ont pris plus d'une année pour ménager les intérêts de la banque d'un côté et ceux de l'Etat soucieux de résoudre l'épineuse crise du logement. Pour rappel, des sources crédibles soutenaient, il n'y a pas longtemps, que «la Cnep avait tendance à faire la fine bouche par rapport aux terrains qui lui étaient indiqués». Ce qui aurait expliqué à ce moment là le retard enregistré quant à la prononciation de la Cnep sur la construction de logements de type locatif. Or aujourd'hui, M.Messibah, en banquier avisé, affirme: «Nous ne sommes pas une entreprise sous tutelle et durant les négociations chacun a eu à défendre son bifteck.» Cela explique a priori les divergences latentes de quelques points de vue entre le ministre de l'Habitat, engagé à fond dans la politique de l'Etat à vouloir répondre coûte que coûte à une demande citoyenne pressante en matière de logements, toutes formules confondues, et la logique commerciale que le P-DG de la Cnep ne s'offusque pas de défendre. Ainsi, Mohamed Nadir Hamimid est de plus en plus séduit par l'aide verticale de l'Etat à l'accès au logement, notamment par le biais de la CNL à hauteur de 50% du prix de revient du logis ou autres facilités qu'apporte le participatif; M.Messibah, lui, croit plutôt que le temps de l'Etat providence en matière de construction est désormais révolu: «Tout ce qui est gratuit ne vaut rien . Le soutien inconsidéré de l'Etat à la construction du logement individuel ne peut être viable à long terme.» Telle est la sentence émise par M.Messibah. Ce dernier estime que même gratuit, le citoyen a à payer d'une façon ou d'une autre son habitat. Les frais dans ce domaine sont toujours payés par la collectivité et ce ne sont pas les plus riches qui «casquent» nécessairement le plus, ajoute-t-il, en affirmant que la Cnep et en dépit des négociations déjà menées consent encore à soutenir les prix de revient à la construction arborant, pour étayer ses dires, les révisions récentes à la baisse des taux d'intérêt de la Cnep qui sont passés depuis le 1er janvier dernier de 7,5 à 6,5 %. Rappelons par ailleurs que les seuls intérêts qu'a à verser le postulant au logement Cnep ne dépassent guère les 1 % pour le F3 et les 2 % pour le F4 ; «cela n'augmente pas vraiment le prix du logement», défend-il. Messibah reconnaît néanmoins le succès indéniable de la formule location-vente initiée par l'Aadl. S'il prône le «réalisme et l'objectivité», le DG de «la banque de la famille» (Cnep) réalise tout de même l'importance du concours financier de l'Etat dans l'aide à la construction. «Il est évident que le problème du logement ne peut être résolu en une ou deux années. Même si l'Etat ne peut donner indéfiniment, il ne peut déserter pour autant le terrain du financement», a-t-il déclaré. Pour dire ensuite que désormais un terrain d'entente est trouvé entre la Cnep et les pouvoirs publics; ainsi en est-il du paiement de l'assiette foncière à hauteur de 20 % au profit de la Cnep, qui «ne peut outre passer les ressources qui lui appartiennent». Messibah promet, pour conclure, que si construction de logements il y a, ils ne peuvent être livrés qu'en parfait état d'achèvement au citoyen avec tous les équipements allant avec une cité digne de ce nom: école, dispensaire, poste, Sonelgaz...«Nous ne sommes pas disposés à financer des programmes dans lesquels nous ne pouvons pas envoyer nos enfants habiter», pose-t-il comme condition. Dans les futures cités Cnep, le citoyen aura à payer rubis sur l'ongle son cadre de vie. Pour les habiter, il y a lieu de faire encore preuve de patience. «L'accès s'y fera ave itre de propriété au grand bénéfice du citoyen.»