La prise de bec qui a eu lieu hier à Genève a permis de remettre les pendules à l'heure et de montrer, une fois de plus, qui est qui. L'ambassadeur d'Algérie qui s'exprimait hier devant la Commission des droits de l'Homme à Genève a évoqué les «Nuits de cristal vécues au quotidien» par les Palestiniens, provoquant aussitôt la protestation d'Israël et des Etats-Unis. A trois reprises, l'ambassadeur algérien Mohamed-Salah Dembri, qui s'exprimait lors d'un débat sur le droit des peuples à l'autodétermination, a dû interrompre son discours, la présidente libyenne Najat Al-Hajjaji ayant donné la parole aux représentants d'Israël et des Etats-Unis qui souhaitaient intervenir. «Le peuple palestinien vit des Nuits de cristal au quotidien car la machine de guerre d'Israël tente, depuis cinq décennies, d'aboutir à une sorte de solution finale», a déclaré M.Dembri. La Nuit de cristal, pour rappel, désigne des pogroms organisés en Allemagne en novembre 1938 et la «solution finale» se réfère à l'élimination des juifs par les nazis. L'ambassadeur d'Israël, Yaakov Lévy, aidé de son homologue américain, a tenté de faire taire M.Dembri. Dans un communiqué, l'ambassadeur Lévy a souligné qu'il avait appelé à plusieurs reprises, en vain, la présidente libyenne à modérer l'ambassadeur algérien dans son langage. «La question de l'Holocauste, qui est un des points de l'histoire contemporaine les plus douloureux, trouve toujours notre compassion, mais ceci ne saurait permettre qu'un droit de censure soit exercé sur les interventions des Etats membres», a répliqué l'ambassadeur algérien, ajoutant qu'«Israël n'était pas membre de la Commission. Pour moi, la souffrance du peuple juif est équivalente à la souffrance du peuple palestinien», a ajouté M.Dembri, avant de demander que soient inscrits sur la liste des organisations terroristes «les groupes juifs ultra-nationalistes comme le Betar, la Ligue de défense juive et le Goush Emounim». Cet incident est venu prouver que même au sein de la commission des droits de l'homme, ces derniers ne sont pas forcément respectés.