Cette session s'ouvre en présence de 53 Etats, dont l'Algérie. La 58e session de la commission des droits de l'Homme de l'ONU, qui se réunit une fois l'an et pendant six semaines à Genève, s'est ouverte, hier, avec, à l'ordre du jour, l'examen des violations de ces droits dans plus d'une vingtaine de pays. Cette session s'ouvre en présence de 53 Etats, dont l'Algérie, membres élu de la commission de pays observateurs et plus de 200 ONG. Pour la première fois depuis la première session en 1947, les Etats-Unis ont été élus en mai denier et auront un statut d'observateurs. C'est le haut commissaire Mary Robinson qui ouvrira la session en présentant son rapport annuel, notamment les visites qu'elle a effectuées dans divers pays. Les orateurs commenceront leur intervention aujourd'hui. L'an dernier, plus de 3.500 personnes ont participé aux travaux de la commission, soit 1.300 représentants d'Etat, 360 membres des agences internationales et 1.880 membres d'ONG. C'est l'Union européenne qui s'est taillé la part du lion dans la présentation des rapports en présentant des textes sur les violations des droits de l'Homme en Tchétchénie et dans plusieurs pays africains, dont le Congo et le Soudan. La Birmanie, l'Iran, l'Irak, la Colombie et le Zimbabwe où la récente réélection du président Mugabe ne semble pas être au goût des Occidentaux. L'un des objectifs principaux des ONG défendant les droits de l'Homme dans le monde, c'est de dénoncer les pratiques et les traitements inhumains que subissent les prisonniers d'Al-Qaîda à Guantanamo. Ils craignent, en effet, de voir des Etats adoucir leurs critiques à l'égard des Etats-Unis, plaçant ces dépassements dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, après les attentats du 11 septembre. S'agissant de l'Algérie, représentée à Genève par l'ancien ministre des Affaires étrangères, M.Dembri, il est, cette fois, question du problème kabyle où certaines ONG proches de l'opposition envisagent de ressortir la carte kabyle pour dénoncer les dépassements et les incidents qui se sont déroulés durant le printemps dernier. L'Algérie sera aussi évoquée dans le rapport de certaines ONG sur le cas encore non élucidé des disparitions forcées. D'ailleurs, l'organisation SOS disparus, proche de la Ligue des droits de l'Homme d'Ali Yahia Abdennour, a tenté, hier, dans un geste politique fort, de se rendre au siège de l'ONU à Hydra, où elle avait rendez-vous avec le représentant pour lui remettre le mémorandum de l'organisation. Mais devant un déploiement impressionnant des services de sécurité, la délégation des personnes de SOS Disparus et quelques familles de disparus ont été refoulées et empêchées de se rendre au siège des Nations unies. Mais, par la suite, une délégation de l'ONU, présidée par l'ambassadeur Paolo Lembo, s'est rendue au siège de SOS Disparus, sis à la rue Hassani-Issad, pour recevoir, de la part de ces jeunes représentants, le mémorandum ainsi qu'une lettre écrite pour Mme Mary Robinson, haut commissaire de l'ONU aux questions des droits de l'Homme, et dans laquelle ils demandent l'envoi d'un rapporteur spécial de l'ONU pour enquêter sur la torture, les liquidations extrajudiciaires et surtout sur les disparitions forcées. Dans son discours d'ouverture à la session, Mme Robinson a souhaité voir aborder les dossiers des disparitions forcées dans le monde, les suites de la conférence de Durban contre le racisme et la finalisation d'un protocole optionnel à la convention contre la torture. Mme Robinson, l'Irlandaise qui a été souvent contestée et critiquée, notamment lors de la conférence de Durban pour son soutien aux pays riches, a annoncé, à cette occasion, qu'elle ne se présentera pas à ce poste à l'issue de son mandat qui prendra fin en septembre prochain.