Après une embuscade qui aurait fait un mort et sept blessés parmi les militaires, une opération d'encerclement a été déclenchée. La région de H'lassa est située entre Ahl El-Ksar dans la daïra de Bechloul et Bordj Okhriss plus au sud. Entourée d'un vaste massif difficilement accessible, elle représente un repaire idéal pour les hordes terroristes. Dimanche, vers 6h, un convoi militaire relevant du service logistique de l'unité stationnée à Hammam Ksana est tombé dans une embuscade tendue par un groupe au nombre indéterminé. Un capitaine périra alors que 7 de ses subalternes seront blessés. L'accrochage qui s'en est suivi permettra aux forces de l'ordre renforcées par d'autres éléments de l'unité d'Ahl El-Ksar d'abattre 5 des assaillants. Un peu plus tard, les unités combinées appuyées par un hélicoptère arriveront à encercler le groupe qui, selon une information difficile à confirmer, serait composé d'une vingtaine d'individus. L'opération de ratissage déclenchée sera fructueuse puisque les premiers indices recueillis permettent de dire que le groupe, auteur de l'embuscade, était implanté depuis longtemps dans la région cette information est confirmée par les habitants de la station thermale de la région. Des casemates pleines de ravitaillement et de divers effets auraient été localisées par les forces de l'ordre appuyées par des éléments de la gendarmerie et des gardes communaux. Ces informations ne sont pas étonnantes quand on sait que la région de Bordj Okhriss a, dans la décennie noire, servi de base régionale aux éléments des diverses fractions islamistes. Le facteur relief, mais aussi l'adhésion d'une large couche de la population aux idées promulguées alors, renforcent cette thèse. Située aux limites des wilayas de Bordj Bou-Arréridj, M'sila, cette circonscription a, de tout temps, servi de lieu de transit vers Médéa à l'Ouest. Si vers le nord, les terroristes ont toujours eu des difficultés à se déplacer en raison de la mobilisation des citoyens des communes d'Ahl El-Ksar, Ouled Rached, Thilioua, les hordes affiliées à Hattab ne trouvaient jamais d'obstacles pour se déplacer vers l'Est, le Sud et l'Ouest. La destruction probable de la base de Hammam K'sana permettra une nouvelle avancée des forces de sécurité dans la région et anéantira définitivement les espoirs des partisans d'un Etat théologique en Algérie. Par ailleurs, un important convoi des Groupes d'intervention spécialisés (GIS) a été vu, hier matin, faisant route en direction de la wilaya de Boumerdès. Les forces de l'ANP semblent, selon certaines sources, se diriger vers la frange du massif Sidi-Ali-Bounab, située entre Naciria et les Issers. La zone ainsi visée est l'un des passages fréquents des terroristes entre les wilayas de Bouira à l'Ouest, Tizi Ouzou à l'Est et Boumerdès au Nord. Plusieurs fois soumise à d'intenses tirs d'artillerie et à de nombreux ratissages par les forces de l'ordre, la région de Sidi-Ali-Bounab est cependant toujours prisée par les hordes de Hattab. Il faut dire que du côté Ouest et après avoir traversé les confins nord-ouest de la wilaya de Bouira, près des gorges de Lakhdaria et les environs de Beni-Amrane, le massif du Sidi-Ali-Bounab offre un relief escarpé et sa dense végétation une «protection efficace» aux groupes désirant se rendre de là aux régions de Baghlia, Sidi-Daoud, Dellys et Mizrana ou encore à la forêt de Boumahni pour rejoindre Bouira ou Kadiria par les zones de Draâ El-Mizan et Tizi Gheniff ou s'enfoncer dans les maquis proches de Tizi Ouzou, Amjoudh ou au-delà, vers le Djurdjura. Longtemps, les hordes terroristes ont fait de Sidi-Ali-Bounab un refuge resté pratiquement «inexpugnable». Il a fallu plusieurs sorties sur le terrain par les forces de l'ordre pour que l'atmosphère de «peur et d'épouvante» se dissipe pour les riverains. Au moment où nous mettons sous presse, aucune information, entourant cette sortie des GIS, n'a été rendue publique. Nous y reviendrons.