L'opération qui dure depuis plus de 10 jours n'a pas encore donné son bilan. L'opération de traque et de destruction des bases du Gspc, engagée depuis maintenant deux semaines sur les monts du Djurdjura, se poursuit avec des bilans quotidiens de plus en plus importants. Encerclés au lieu dit Affourou, les hordes de Hattab qui allaient tenir un congrès ont subi un bombardement intense. Dans leur ultime tentative de fuite, les terroristes avaient été rattrapés à quelques kilomètres de leur refuge détruit. Du côté des militaires on compte 8 blessés dont 2 grièvement. De source crédible, on dénombre la découverte de 16 cadavres et l'arrestation de 7 terroristes dont 2 . Dans la nuit de vendredi à samedi, les forces combinées se sont déplacées vers le sud-est où, selon des témoins oculaires, un groupe composé de plus de cinquante terroristes aurait été aperçu. Au lieu dit Ighil Oumanchar, entre Ouled Abdallah et le village de Thamalht, ces fuyards auraient intercepté un jeune qu'ils malmèneront, mais qui échappera de justesse à leur colère en fuyant. La direction prise est, selon toute vraisemblance, la région de Bordj Okhriss. Connue pour son relief difficile et la densité des forêts qui l'entoure, la région a, de tout temps, été un refuge aux terroristes puisqu'en 1997, une base, servant de commandement régional, avait été détruite et plusieurs terroristes abattus. En longeant le CW 38 qui relie Bordj Okhriss à Ridane en passant par Dechmia, on peut rejoindre les maquis de Médéa. Plus à l'Est, la forêt de Chréa permet de transiter vers les monts des Bibans, de contourner les unités stationnées à Béni Mansour pour entrer dans la wilaya de Béjaïa. Les déplacements sont facilités par la présence dans cette contrée d'une phalange «El Houda» dirigée par le sinistre Hassen Tewfik, fils de l'émir originaire de Taourirt, abattu en 1995. Cette phalange, qui comprend aussi un autre fils de la région en la personne du terroriste Limam Abdelmalek, serait composée d'une vingtaine d'éléments se déplaçant constamment, sur l'axe Chréa-Bordj Okhriss (après avoir été délogés de Tizi L'kiss), en tentant de temps à autre des incursions vers El-Adjiba et ses alentours. La dernière en date avait coûté la vie à El Harachi abattu par la garde-communale d'El-Esnam alors qu'il tentait, avec ses acolytes, de racketter des clients d'un hôtel de la commune. Cette opération de grande envergure depuis le début du terrorisme, commence à avoir un impact direct puisque le site de Tikjda, situé à une vingtaine de kilomètres des lieux bombardés, commence à recevoir des touristes.