Entourée de hautes bâtisses de style colonial, La Casbah, ce bijou d'Alger, demeure bien cachée aux regards des touristes et des visiteurs. Pourtant, on ne peut parler d'Alger ou faire une balade dans la ville sans orienter le regard du coeur vers elle. Ce vieil Alger, ou El-Bahdja - la Radieuse - par sa blancheur et ses mille senteurs comme aiment l'appeler ses habitants, ses enfants aux origines diverses. Aujourd'hui, après 40 ans d'indépendance et plus de 12 ans depuis son classement par l'Unesco en décembre 1992 sur la liste du patrimoine mondial, signe de reconnaissance de sa valeur universelle, il n'est, peut-être, pas mauvais de se remettre en mémoire, quelle est donc cette véritable cité d'Alger? Et qu'a-t-on fait pour sauvegarder ce bijou de la capitale? A la notion si répandue de sa décadence, n'est-il pas nécessaire de substituer l'idée de continuité en sauvegardant ce qui reste à sauvegarder, d'une manière plus fidèle à ses traits originels? Dans ce premier papier, et en paraphasant un éminent écrivain arabe, nous n'allons pas vous parler de La Casbah noyée dans ses douleurs et ses problèmes qui s'aggravent au fil des ans et au gré des vents politiques, mais de La Casbah, la beauté de toute l'Algérie, est une cité culturelle inégalée, un espace architectural et civilisationnel exceptionnel qui a porté l'Algérie aux nues et a veillé sur elle pendant la nuit de la Guerre de Libération. En effet, son drame douloureux fait de destructions répétées, de saccages, de ruines, de rides, de pertes de senteurs, d'abandon et d'indifférence nourrissant les plus profondes blessures, aujourd'hui béantes, nous impose un devoir de mémoire et de conscience envers cette cité prestigieuse et précieuse. Malgré le mouvement du temps, des habitants et des politiques, La Casbah demeure toujours celle de l'unité architecturale et artistique. Une unité à ne pas oublier.