L'Année de l'Algérie en France lui a été bénéfique et lui a ouvert des perspectives. Mais qu'en est-il dans son pays? Après avoir inauguré l'année dernière, l'Année de l'Algérie en France, Mahfoud Makhzoumi, poète et plasticien algérien, vient de clore cette Djazaïr 2003 en prenant part à une série de manifestations culturelles. Un périple qui a dû être pour lui, sans aucun doute, très enrichissant tant sur le plan humain qu'artistique. Cette année qui a vu se dérouler près de 3500 activités sur tout le territoire français, tous les arts confondus, a été bénéfique pour notre artiste qui voit s'ouvrir pour lui, là-bas, de belles perspectives à même d'amener son épanouissement dans le domaine des arts plastiques contrairement à ici où la culture est le parent pauvre. Mahfoud Makhzoumi se dit cependant confiant et garde l'espoir. Il estime en outre cette année 2003 positive, eu égard à toutes ces manifestations qui ont été animées en France et ayant trait à l'Algérie. Sous la houlette de l'UNAC, Makhzoumi est aussi membre actif de l'Apcv, l'Agence de promotion des cultures et du voyage. A l'occasion de l'Année de l'Algérie en France, l'Apcv a organisé un ensemble de manifestations qui permettent de mieux connaître, découvrir et apprécier notre pays, à travers ses richesses, ses cultures d'hier et d'aujourd'hui. L'Apcv s'est associée à l'opération «L'Algérie au coeur» lancée par la Direction de la culture de l'APC ave emps fort autour de la promotion des cultures d'Algérie à Saint-Denis, en décembre dernier. Elle a invité le public à la rencontre des acteurs et des créateurs dans le domaine des arts plastiques, de la littérature, cinéma, théâtre, musique, danse, artisanat, gastronomie...favorisant les échanges pour le développement des liens qui unissent Saint-Denis à l'Algérie. Aussi dans le cadre du programme lié aux manifestations sur les cultures d'Algérie à Paris et Saint-Denis, de septembre à décembre 2003, Mahfoud Makhzoumi a pris part à plusieurs expositions dont une dans le cadre de la semaine «Djazaïr 2003», organisée par l'association culturelle algérienne du Val-de-Marne (94) du 15 au 22 novembre à Alforville, une autre au Salon de l'éducation du 19 au 23 novembre (porte de Versailles à Paris), au 49e Salon des arts plastiques du 28 novembre au 7 décembre et enfin, aux expositions «Peintures, photographies et artisanat» du 13 au 22 décembre. Signalons qu'au 48e Salon de l'Union des arts plastiques, Saint-Denis a réuni les oeuvres de plus de quatre-vingt-quinze exposants dans une grande diversité du style de l'art contemporain. Parmi eux, l'artiste prestigieux de cette année, Mohand, diplômé de l'école des Beaux-Arts d'Alger et au CV bien fourni. Le 21 décembre dernier, Mekhzoumi, cet ancien guide touristique, a participé au gala des cultures d'Algérie par une exposition et une conférence sur le patrimoine axé sur le Tassili, mémoire du désert. Notre poète a aussi animé un récital poétique, où il a été question de rendre hommage à la femme algérienne, beauté ou victime du terrorisme dans Or noir El Haïcha ou encore à nos belles régions de l'Algérie, notamment Béjaïa, la belle Kabylie. «L'Algérie au coeur» fut riche en découvertes, de rencontres, de mémoires croisées. «Algérie en » est le titre d'un documentaire de 26 minutes de Houria Saïhi, projeté au cinéma «L'écran» dans le cadre «Regard au féminin». Un documentaire sur les qui ont subi les affres de la horde intégriste. «Il fait suite à un poème relatif au massacre du 14 juillet 2001, intitulé «L'or noir el Haïcha», souligne Makhzoumi et d'ajouter: «le poème va être repris pour en faire un clip pour une chanson en France». Au cours de ses pérégrinations en France, Mahfoud Makhzoumi a eu le soutien, en plus, de la Maison des artistes, de la mairie d'Alforville ainsi que la mairie de Saint-Denis qui est même intervenue auprès de la mairie de Bobigny pour «qu'on fasse exceptionnellement une prolongation de mon visa pour pouvoir rester», nous a confié Makhzoumi qui dit s'être éclaté à Saint-Denis. Il se rappelle, en outre, que l'année dernière, ayant demandé au directeur du centre culturel algérien d'animer une séance de diapos, il essuya de la part de ce dernier, un refus catégorique. Mahfoud Makhzoumi persiste et signe quant à «l'agonie» de ce centre culturel «censé représenter la communauté algérienne en France» et «l'attitude de voyou» de M.Ben Diab Mokhtar, le directeur du centre culturel algérien. Enfin, M.Makhzoumi tient à préciser également que c'est l'Afaa, l'Association française d'action artistique qui l'a invité à l'Institut du monde arabe, lui a remis le livre d'or de l'Année de l'Algérie en France et l'a également invité à la Sorbonne lors de l'allocution de clôture du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, et non pas le centre culturel algérien. «Je suis apolitique, les Français savent tout de nous. Nous avons un beau pays. Je vous assure que des pieds-noirs pleuraient quand je leur montrais des diapos de l'Algérie! Notre pays est grand et riche, il faut en être fier. Gardons l'espoir...», dit Makhzoumi.