Il est clair que ce secteur veut transcender le classique schéma étriqué imposé par les banques. Le ministre a réuni, en marge du Salon international de la pêche et de l'aquaculture inauguré, hier, aux Pins Maritimes, les cadres et experts de son secteur ainsi que les représentants des banques tels les P-DG de la Badr, de la Cnma et de Sofinances et le représentant de l'Association des banques, M.Abderrahmane Benkhelfi. Tous ont été conviés à une journée d'étude sur la création d'un établissement de «crédit pêche et aquaculture», afin de débattre de la forme juridique la plus adéquate de cet établissement dans le cadre des réformes économiques et financières en cours. Le Dr Mimoune estime, cependant, que le programme de relance, limité dans le temps, pourrait, de ce fait, financer éternellement l'activité pêche. «Si le plan de relance, qui nous accorde en tout 9,5 milliards de dinars, s'achève, comment continuer? Il nous faut donc mettre sur pied notre propre établissement financier. D'autant que chaque année pas moins de 20 milliards de dinars sont générés par le crédit primaire de l'aquaculture», ajoute-t-il. «Cet instrument pourrait enfin gérer la masse monétaire phénoménale générée par l'activité aquacole et qui pourrait dépasser les 30 milliards de dinars», révèle encore le ministre «qui voit en cet instrument financier le meilleur soutien durable aux professionnels de la pêche». Il est donc clair que le secteur de la Pêche et des Ressources halieutiques veut aujourd'hui transcender le classique schéma étriqué imposé par les banques. L'on fait même appel à des experts étrangers pour bénéficier de leurs expertises. C'est que ce secteur, nous apprend-on, étouffe, il souffre du manque de financement bancaire pouvant subvenir aux besoins des pêcheurs et répondre aux préoccupations des investisseurs dans ce domaine, et ce, au détriment des institutions financières qui ont toujours caractérisé leurs relations avec le secteur en raison de ses spécificités. A cet égard, les opérateurs ont souvent exprimé leur souhait d'avoir une institution financière plus sensible que celle déjà existante, une institution qui les accompagne, non seulement lors de la création de l'entreprise, mais également durant la période de l'exploitation d'où le besoin permanent de crédits pour le développement et la maintenance des moyens de production utilisés en amont et en aval, est impératif, non en termes de volume, mais en termes de continuité et de permanence de la relation. Vu que l'Etat ne peut pas intervenir massivement, vu la nécessité de redynamiser ce secteur par la prise en charge des spécificités de la pêche (climat, dépendance, formation) et parallèlement à l'engagement de l'Etat de le soutenir, le Dr Mimoune évoque l'idée d'instaurer «la Chambre nationale de la pêche et de l'aquaculture». Une chambre qui ne serait pas réduite à un syndicat, mais qui serait un interlocuteur valable et capable de réunir les 2000 professionnels de la pêche.