Malgré la bonne volonté et l'abnégation des services de sécurité, «les barons invisibles de la drogue» s'enrichissent davantage. Trois réseaux de trafic et de vente de stupéfiants ont été démantelés, la semaine dernière, par les services de la police d'Alger-Centre. Ainsi 66,900 kg de cannabis, 6 téléphones mobiles cellulaires et 5 véhicules de différentes marques ont été saisis à la suite du démantèlement de trois réseaux distincts et dont les ramifications s'étendent jusqu'aux régions de l'Ouest. Au terme de l'enquête déclenchée après information fournie par des citoyens, 9 personnes composant ces réseaux, ont été arrêtées dont une originaire de l'Ouest et qui se chargeait du relais d'approvisionnement à partir des frontières marocaines. Présentées devant la justice, 5 d'entre elles ont été placées sous mandat de dépôt, 3 sous contrôle judiciaire et 1 remise en liberté provisoire. 2 autres membres, qui activaient au sein du réseau, sont encore en fuite et sont activement recherchés. Le premier réseau démantelé composé de 3 individus dont le fournisseur originaire de Maghnia avait pour tâche d'alimenter les demi-grossistes dans la région de Blida. Les auteurs ont été arrêtés à bord de deux véhicules. Ils détenaient 25 kg de cannabis conditionné dans des paquets en cellophane. Après les aveux de ces derniers, deux autres individus ont été interpellés à Oued Smar en possession de 22 kg de cannabis. Les 4 individus, composant le 3e réseau, ont été arrêtés en possession de 19 kg de cannabis dissimulé à bord de deux véhicules. On apprend que les éléments de la police de la même division comptent arrêter d'autres complices impliqués dans ce commerce illicite qui atteint Blida ainsi que d'autres villes de l'Algérie. Ces réseaux démantelés, qui ne sont que «la partie émergée du trafic de stupéfiants» sont, la plupart du temps munis de moyens de télécommunication sophistiqués. Il va de soi que la persévérance des services de sécurité, tous corps confondus, a permis le démantèlement d'innombrables réseaux et ce, grâce à la contribution des citoyens. En effet, des saisies record atteignant des centaines de kilogrammes ont été opérées par les services. L'une des plus spectaculaires a été effectuée par la PJ de Dar El Beïda. 122 kg de cannabis et des armes à feu ont été saisis en différents points du territoire national, et 19 personnes impliquées ont été écrouées. La réhabilitation de certains services tels que la brigade des moeurs et des stupéfiants dénote la volonté des services de sécurité à endiguer le phénomène qui, il faut le dire, touche toutes les couches de la société et toutes les villes du pays. Il est séant de préciser que les réseaux de trafiquants n'opèrent pas uniquement dans les grandes étendues désertiques du Sud algérien, mais aussi par voie maritime. Des centaines de kilos de résine de cannabis hermétiquement emballés, ont été découverts par les autorités dans les eaux internationales. Ce trafic, dont les principaux commanditaires et bailleurs de fonds ne sont jamais inquiétés outre mesure, constitue une des plus grandes préoccupations des services de répression du crime, contraints d'appréhender uniquement les membres opérationnels du cartel lesquels n'ont pas de difficultés à recruter de nouveaux membres choisis parmi les milliers, de citoyens en quête de ressources. Si les services de sécurité, tous corps confondus, se dévouent dans la traque aux trafiquants, les pouvoirs publics et les dirigeants du pays accentuent le phénomène en générant le chômage à grande échelle. Une réalité qui, malheureusement, est largement exploitée par les barons invisibles de la drogue en Algérie.