Devant le silence gêné des autorités algériennes, les informations ne parviennent que des médias allemands, pays le plus touché par ces disparitions. Tout porte à croire que ces troublantes disparitions à répétion soient liées à un quelconque réseau de trafic de produits archéologiques ou autres. Ce sont des chameliers qui ont, en effet, découvert un système souterrain de tunnels non loin de la frontière avec la Libye, à environ une cinquantaine de kilomètres de la ville d'Illizi. C'est à proximité de cette ville, pour rappel, que la plupart des 28 touristes européens ont été portés disparus. C'est une télévision allemande, la première chaîne Ard, qui a diffusé l'information samedi, tard dans la soirée, citant des sources policières. Les Allemands, qui déplorent une quinzaine de disparitions parmi leurs ressortissants, doivent dépêcher à Alger cinq membres de la police fédérale criminelle (BKA), alors qu'un officier de ces mêmes services se trouvait déjà sur place depuis plusieurs jours ou semaines. Les chameliers, qui se déplaçaient en caravane, a indiqué la télévision allemande, sans doute renseignée par des policiers présents sur les lieux, ont remarqué des buissons suspects qui camouflaient un véhicule tout-terrain, sans doute propriété de l'un des groupes de touristes disparus. Les buissons cachaient également l'entrée d'un tunnel pouvant mener aussi bien de l'autre côté de la frontière que vers des villes frontalières à partir desquelles il serait facile de disparaître en passant par le Mali, le Niger ou même la Libye. La chaîne de télévision a ajouté qu'immédiatement après cette découverte de première importance, des troupes de l'armée algérienne, depuis le début impliquées dans les opérations de recherches, ont fait route vers les lieux. Il semble qu'il faille at-tendre encore plusieurs heures ou jours avant d'en apprendre plus puisqu'il faudra beaucoup de temps pour explorer l'ensemble des tunnels et savoir vers où mène chacun d'eux. Plus important encore, il serait nécessaire de savoir si ces «infrastructures souterraines» sont de fabrication récente ou pas et si elles étaient utilisées de longue date par les contrebandiers, voire par les terroristes, pour se soustraire à la police des frontières. Des indices et des objets de grande importance, appartenant peut-être à certains des touristes disparus, pour la poursuite de l'enquête peuvent, en outre, être découverts dans ces galeries. Au moment où les enquêteurs mettent le paquet pour retrouver la piste des 28 touristes européens disparus, les autorités algériennes gardent un mutisme troublant sur cette affaire, si l'on excepte le communiqué laconique de l'Union nationale des associations des agences de tourisme alternatives dont de larges extraits ont été donnés dans notre édition d'hier. Il ne fait aucun doute que de grands rebondissements sont encore à attendre et que, désormais, les pistes aussi bien des terroristes que des contrebandiers tribaux sont à écarter. En revanche, on sait maintenant comment ces touristes arrivaient à disparaître avec leurs matériels et leurs véhicules sans laisser la moindre trace dans des espaces désertiques et plats, donc faciles à balayer minutieusement par les hélicoptères algériens. Une affaire à suivre. Forcément...