La société croule sous des dettes administratives. La Société nationale des véhicules industriels (Snvi) a procédé, en moins de deux semaines, à la signature de 3 contrats de livraison de véhicules à des établissements publics. Cela augure-t-il d'une réelle volonté des pouvoirs publics de sauver ce fleuron de l'industrie mécanique nationale? En effet, hier encore, la Snvi et la Société nationale de transport routier (Sntr) ont procédé, au complexe de véhicules industriels de Rouiba, à la signature d'un contrat de fourniture de 100 tracteurs routiers et d'une convention cadre pour un partenariat pluriannuel. Rappelons qu'il y a quelques jours, la Snvi avait passé un important contrat, avec le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales, pour la livraison de matériel roulant au parc des communes d'un montant de plus de 12 milliards de dinars. En outre, un deuxième contrat de fourniture de bus pour le transport scolaire au profit des communes sera signé entre le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales et le complexe de véhicules industriels (Snvi). Ce contrat s'étalera sur une période de deux années et permettra au complexe de véhicules industriels d'avoir un plan de charge important. Ce contrat comporte également la maintenance et la rénovation des bus des collectivités locales en panne. Ce matériel permettra une meilleure prise en charge des missions et prérogatives des communes en matière d'hygiène et collecte d'ordures ménagères ainsi que d'entretien de la voirie, de l'éclairage public et des réseaux d'assainissement. A la lumière de ce qui précède, la Snvi ne mettra probablement pas la clé sous le paillasson. Mieux, elle devra la sauver d'une faillite certaine. Une éventualité qu'a évoquée le P-DG de l'entreprise devant Abdelhamid Temmar, ministre de la Participation et de la Promotion de l'investissement (Mppi). La Snvi croule sous des dettes administratives. Elle a dû licencier plus de 50 % de son personnel et mettre fin à l'activité d'une dizaine de ses ateliers. Son effectif, estimé à plus de 15.800 en 1990 passe, à présent, à 7800 ouvriers et ce, en dépit de l'important chiffre d'affaires estimé à 16 milliards de dinars. Ses dettes, en revanche, atteignent 56 milliards de dinars avec un déficit de 36 milliards de dinars. L'intervention du gouvernement par l'examen de son dossier d'assainissement par le biais du Conseil des participations de l'Etat (CPE) s'avère salutaire. A ce propos, un dossier sur l'assainissement de la dette de l'entreprise est actuellement en cours de finalisation. Il sera présenté, pour examen, lors d'un prochain CPE, a indiqué, hier, son directeur général, M.Mokhtar Chaboub qui a précisé que son entreprise «est en train de préparer un dossier sur sa dette pour le soumettre pour examen à un prochain CPE». Les raisons de l'accumulation de la dette de la Snvi sont dues, comme l'expliquent ses responsables, notamment au fait que l'entreprise issue de la restructuration de l'ex-Sonacome avait hérité de son passif, qu'elle a été créée sans fonds de roulement ni dotation financière propre, qu'elle détient d'importantes créances sur le secteur public restées impayées pour leur majorité et qu'elle traîne toujours les conséquences de la perte de change.