Le président bolivien Evo Morales s´est déclaré jeudi en grève de la faim pour protester contre un retard législatif au Parlement, illustrant le bras de fer persistant entre la majorité et l´opposition sur les modalités de l´élection présidentielle prévue en décembre. «Face à la négligence d´un groupe de parlementaires néolibéraux nous sommes obligés d´employer cette mesure» pour protester, a annoncé M.Morales dans un discours matinal au Palais présidentiel, flanqué de 14 dirigeants syndicaux s´associant au jeûne. Des ministres envisageaient de se joindre au mouvement par solidarité, mais un porte-parole gouvernemental a exclu que le cabinet y soit autorisé, afin de ne pas paralyser le pays. Première conséquence de l´annonce, le président bolivien a dû suspendre une visite prévue jeudi à Cuba pour rencontrer son homologue Raul Castro et son frère Fidel, a annoncé le porte-parole. C´est dire qu´en Bolivie, on ne badine pas avec la séparation des pouvoirs.