Le Congrès de Bolivie a adopté "dans sa globalité" une loi électorale, quelques heures après l'annonce par le président Evo Morales qu'il entamait une grève de la faim pour protester contre les manoeuvres d'obstruction de l'opposition contre ce texte. Il reste aux parlementaires à voter sur les détails de cette loi de réforme électorale, qui devrait aider le président socialiste à obtenir plus facilement le contrôle du Congrès lors des élections législatives qui doivent avoir lieu en décembre. Morales avait commencé son jeûne quelques heures plus tôt, en accusant ses adversaires de droite de faire obstacle à cette loi électorale. A travers la Bolivie, des centaines de membres de groupes indigènes et des syndicalistes avaient également entamé une grève de la faim en soutien à Morales. La tension est montée depuis la semaine dernière entre le Mouvement vers le socialisme (MAS, au pouvoir) et l'opposition au sujet de ce projet de loi, qui donnerait un coup de pouce au président en allouant davantage de sièges aux régions pauvres, rurales.Les alliés de Morales contrôlent la chambre basse de Bolivie, mais l'opposition est majoritaire au Sénat, ce qui permet à ses opposants politiques de faire obstacle au projet de réforme électorale."Confronté à la négligence d'une poignée de parlementaires néo-libéraux, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre cette mesure (la grève de la faim). Ils ne veulent pas adopter une loi qui garantisse l'application de la Constitution", avait expliqué Morales à la presse au palais présidentiel de La Paz.Des parlementaires avaient échangé des insultes, jeudi soir, au cours d'un débat houleux sur le projet de loi. Certains opposants avaient qualifié le gouvernement de Morales de "totalitaire". Une nouvelle Constitution, taillée sur mesure pour donner davantage de pouvoirs et de droits à la majorité indienne de Bolivie, a été approuvée en janvier par plus de 60% des électeurs. Morales est le premier président bolivien issu de cette majorité indigène.La nouvelle Constitution prévoit que le Congrès approuve une loi électorale ratifiant la date du 6 décembre pour les prochaines législatives.Or, l'opposition était hostile à texte de loi parce qu'il prévoit d'accorder 14 sièges à des groupes indigènes minoritaires, ce qui, dit-elle, revient à les accorder à Morales lui-même, étant donné que celui-ci s'est fait le champion des droits des Indiens.