ce mystère relance le débat sur la «viabilité» de notre pays. Les très importants moyens mobilisés par les autorités algériennes et les milliers d'agents des forces de l'ordre (militaires, gendarmes et gardes frontières) «n'ont, à ce jour, abouti à aucun résultat», assure une source militaire de la 4e Région. «Aucun indice tangible, aucune piste concrète, aussi minimes soient-ils ne peuvent être retenus, et nos investigations dans l'axe Illizi-Djanet-Tamanrasset sont demeurées vaines.» Voilà, donc, un constat sans détour, dressé par un officier impliqué dans les opérations de recherche. Le mystère reste entier et l'on commence à s'inquiéter sérieusement du sort des 31 touristes européens disparus dans le Grand Sud depuis plusieurs semaines. Les moyens mis en oeuvre par les forces de sécurité algériennes «hélicoptères à vision nocturne, 4x4 de la Gendarmerie nationale et même chameliers, grands bourlingueurs du reg», et qui ont travaillé de jour comme de nuit, n'ont pu percer le mystère des disparus. «Je ne pense pas qu'ils (les touristes, ndlr) soient en Algérie, ni qu'ils soient morts ou perdus dans des bifurcations désertiques mortelles», assure notre source qui trouve bizarre qu'«aucune voiture, aucun lambeaux de vêtements, aucun reste de corps n'aient été repérés». Cela induit que les touristes, vivants ou morts, se trouvent hors du triangle Tamanrasset-Illizi-Djanet. Quinze Allemands, dix Autrichiens, quatre Suisses, un Néerlandais et un Suédois, sont portés disparus dans le triangle, Ouarlga (800 km au sud d'Alger), Djanet (1 700 km au sud-est) et Tamanrasset (1900 km au sud). Ces 31 touristes, divisés en six groupes distincts, qui voyageaient sans guide en véhicules tout-terrain ou à moto, n'ont plus donné signe de vie depuis le 21 février. Toutes les explications invoquées concernant leur disparition, dès le début des opérations de recherches, n'ont pas convaincu les spécialistes de la question sécuritaire. Au motif invoqué de leur possible égarement dans l'immensité du reg, il a été répondu qu'il est impossible de survivre dans pareil climat durant un long mois. A la thèse de la possibilité d'un kidnapping des groupes armés locaux, menés par Belmokhader, il a été répondu qu'il est tout aussi impossible de prendre en otage un si grand nombre d'hommes et de femmes (31) et de les cacher durant tout ce temps, car il aurait fallu une très grande concentration de terroristes armés dans un espace réduit. Chose très peu plausible au vu des groupes, au nombre très réduit, qui activent dans le Grand Sud. Autre explication tout aussi rejetée: celle d'un brouillage des systèmes GRS (Global Positioning System) qui aurait abouti à une erreur de navigation des touristes. Mais, là aussi, le doute est largement permis par l'absence de tout corps déshydraté. Cela est d'autant plus appuyé par l'avis des spécialistes français qui ont exclu tout erreur de navigation due à un brouillage des systèmes de navigation par satellite. Le mystère reste entier, et à mesure que les jours passent, on commence à désespérer et à la fois à être désemparés, d'autant plus que les pays limitrophes (Niger, Mali, etc.) ont affirmé que les touristes ne sont pas entrés dans leur territoire.