es recherches entreprises depuis plusieurs semaines prendront-elles fin sur un constat d'échec ? Les chancelleries allemande, helvétique et autrichienne commencent à s'agiter sérieusement à propos de leurs ressortissants (15 Allemands, 10 Autrichiens et 4 Suisses) disparus depuis le 21 février, pour certains d'entre eux, dans le grand Sud algérien. Cette situation d'attente et d'appréhensions est d'autant plus accentuée que des journaux allemands et suisses ont privilégié la piste terroriste, et parlé avec un certain empressement de groupes terroristes, liés au Gspc, et menés par Mokhtar Belmokhtar, qui «auraient été les auteurs de l'enlèvement» des 31 touristes disparus dans le triangle Illizi-Djanet-Tamanrasset depuis le 21 février dernier. La «lueur d'espoir» dont avait parlé le gouvernement allemand pourrait s'amenuiser de jour en jour, malgré la présence d'agents antiterroristes du GSG9 et la police criminelle fédérale, la BKA, afin de «voir de près le développement de cette affaire». Devant un parterre de journalistes étrangers, le ministre allemand de l'Intérieur, Otto Schilly, avait déclaré que ces agents des services spéciaux allemands étaient présents à Alger «pour mettre à la disposition des autorités algériennes leur expérience, non pour mener une action, car celle-ci incombe aux autorités algériennes». De son côté, la ministre autrichienne des Affaires étrangères, Benita Maria Ferrero-Waldner, qui a été reçu par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et par son homologue Abdelaziz Belkhadem, a fait part de la vive inquiétude de son pays face à cette «subite disparition», et a dit être «en attente» de ce que peut résulter des «recherches menées par les Algériens, et qui se poursuivent de façon très active». «Plusieurs explications ‘‘théoriques'' ont été avancées par les connaisseurs du dossier sécuritaire algérien, mais dans la réalité, les recherches sont restées vaines et n'ont abouti à aucun résultat tangible, voire à aucun indice permettant d'analyser la situation». En fait, il s'agit là d'un véritable test pour les services de sécurité algériens, et spécialement pour le Département de recherche et de sécurité (DRS, service de renseignement algérien), et il est fort à parier que les résultats des opérations de recherches menées depuis plusieurs semaines, quels qu'ils soient, vont influer ; primo, sur les rapports des pays intéressés par les cas de disparition; deuzio, sur la crédibilité de nos services spéciaux; tertio, sur l'avenir du tourisme en Algérie, dont le Sud reste une des rares attractions encore «viables». Les gros moyens mobilisés par les services de sécurité algériens, et la coordination aussi bien entre les états-majors de ces corps (police des frontières, gendarmerie, armée et services spéciaux) qu'entre les agents présents sur le terrain des opérations renseignent sur la volonté des autorités algériennes de faire toute la lumière et en finir avec ce «dossier très très encombrant». Des réunions au sommet ont été tenues à Alger entre les responsables de la sécurité intérieure et, ajoute une source sécuritaire crédible, «une cellule de suivi a été formée» pour suivre, minute après minute, l'état d'avancement des opérations menées sur un gigantesque espace désertique d'environ 2 millions de km2. Des interrogations se posent à longueur de lignes, mais dans l'état actuel des choses, autant s'en tenir aux indices concrets. Et là, aucune trace ne permet encore de percer le mystère.