Labiodh Sidi Cheikh, à 120 km du chef-lieu de la wilaya d'El-Bayadh, a été le théâtre, jeudi dernier,d'affrontements qui ont fait plusieurs blessés et causé des dégâts importants à plusieurs édifices publics. La ville, qui avait connu des mouvements de protestation des citoyens pour dénoncer la gestion des affaires de la ville par certains élus et responsables locaux, avait pourtant repris son cours normal depuis qu'une commission d'enquête avait été mise sur pied pour mettre à jour tous les dépassements et sanctionner leurs auteurs. Jeudi, une rencontre du wali avec les citoyens avait permis de dégager un plan de relance de l'action de l'administration publique et de définir des urgences pour rétablir la confiance entre le citoyen et l'administration. La réunion, à laquelle avaient pris part des responsables de l'exécutif, a été interdite aux élus de la ville, considérés comme responsables des maux dont souffre le citoyen. A l'issue des travaux, un procès-verbal avait conclu à la mise sur pied d'une commission d'enquête pour démasquer les auteurs des dépassements constatés en matière de gestion : retrait de la délégation de signature aux élus de l'APC ; la suspension du directeur de l'agence foncière ; transfert des enquêtes des dossiers de logements à la brigade de gendarmerie et celles ayant trait au recrutement et à l'emploi à la sûreté de daïra. Par ailleurs, plusieurs projets ont été retenus pour la ville, à savoir l'éclairage public, le raccordement au réseau de gaz de ville, le bitumage de certaines rues et l'ouverture d'un axe routier Brezina-Sidi Cheikh, pour désenclaver cette région. Mais au sortir de la rencontre, des individus ont manipulé des adolescents qui s'en sont pris à certains édifices publics. L'agence foncière, la salle de cinéma, le siège de l'inspection du travail, la Recette des impôts et le siège du RND n'ont pas échappé à la colère des manifestants, qui ont aussi détruit plusieurs panneaux de signalisation au centre-ville et incendié un véhicule appartenant à l'APC. Les brigades antiémeutes, qui se sont déployées sur le terrain pour contenir les vagues de manifestants, ont essuyé une pluie de projectiles. On compte plusieurs blessés parmi les manifestants et 15 parmi les policiers, dont le chef de sûreté de daïra. Hier, Labiodh Sidi Cheikh offrait un triste visage. Plusieurs endroits de la ville portaient encore les traces de la furie des manifestants. Le calme est revenu, mais plusieurs citoyens n'hésitent pas à parler de manipulation tout en désignant une formation politique, qui aurait profité de la situation pour porter dans la rue les dissensions qui minent ses rangs et qui l'empêchent d'oeuvrer dans le sens des intérêts du citoyen.