Le Printemps berbère se télescope avec le Printemps noir. La Kabylie connaît une activité fébrile aux approches de la commémoration du double anniversaire du 20 Avril. Le Printemps berbère se télescope avec le Printemps noir. Temps du souvenir, mais aussi du ressourcement. Des animateurs du MCB originel, les Drs Moh Stiet, Rachid Hallet et Saïd Khelil du MDC, ont animé mardi soir aux Ouadhias, une conférence débat, dans laquelle ils ont tenu à témoigner de la voie «pacifique, démocratique et républicaine» du MCB des années de braise. Intervenant en premier, Saïd Khelil devait, après avoir retracé le parcours du MCB, le continuateur des idées nées au sein du mouvement national. Pour lui, «le combat mené depuis avril 80 est noble, dans la mesure où il a permis l'espoir et a ouvert des horizons de lutte pour la démocratie». Le Dr Stiet le relayant, explique, pour sa part, qu'«Avril 80 est noble, dans la mesure où il est le rejet d'un régime répressif à l'origine de toutes les frustrations». Enfin, le Dr Rachid Hallet souligne qu'«Avril 80 a posé le problème de l'identité et des libertés démocratiques». Pour sa part, le MCB, drivé par M.Ould Ali El-Hadi, a organisé une semaine de l'amazighité à Tizi Ouzou. La Maison de la culture, qui a abrité les festivités qui ont débuté le 15 et se poursuivront jusqu'au 23 avril, ne désemplit pas. Outre les diverses prestations des associations culturelles, des conférences-débats sont programmées par le MCB. Comme point d'orgue de ces manifestations, il est prévu pour le 19 avril des témoignages des détenus d'Avril 80, en collaboration avec des délégués des ârchs et des membres du collectif d'avocats. Saïd Khelil, Ferhat Mehenni, Moh Stiet, Rachid Hallet, Aknine Arab, Hadjira Oubachir, Arezki About et Amar Chenafi se succèderont au micro. La Fondation Matoub-Lounès n'est pas en reste. En collaboration avec ses comités locaux, la fondation organise pour le 17 avril, c'est-à-dire aujourd'hui, l'inauguration d'une fresque à la mémoire de Lounès, le chantre de l'amazighité, assassiné en 1998. La fresque sera «érigée» sur le lieu de son assassinat: Tala-Bounane. Ensuite, un recueillement et le dépôt d'une gerbe sur la tombe de Matoub à Taourirt-Moussa, seront organisés. Les ârchs ne sont pas restés inactifs. Préparés depuis des semaines, ils veulent que les cérémonies du double anniversaire soient commémorées avec éclat. Ainsi, le 18 avril, les citoyennes et les citoyens sont invités à se recueillir sur la tombe du premier martyr du Printemps noir, le lycéen Massinissa Guermah, à Agounit Arrous (Beni-Douala). Une même cérémonie est prévue pour toutes les victimes: marche populaire le 20 avril, ponctuée d'une grève générale et le 22 avril rassemblement à Amizour (Béjaïa). Enfin, le FFS lance un riche programme d'actions. Dans les seules wilayas de Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou, sont prévues plusieurs conférences.