Ce pays a besoin de 2 à 3 années pour pouvoir produire 6 millions de barils de pétrole par jour. Répondant à une question sur l'impact du retour de l'Irak sur le marché énergétique mondial et sur le prix du baril, M.Khelil a indiqué que «les Irakiens ne pourront pas revenir à leurs capacités d'avant la guerre». Il leur faudra réparer leurs installations et faire dans l'exploration. A ce propos, notre ministre de l'Energie fera remarquer que les investisseurs suivent l'évolution des prix et ne s'engagent pas si les prix diminuent. Sur le devenir de l'Opep, il ne fait pas de doute pour Khelil. «Si la stratégie (invasion de l'Irak, Ndlr) est de faire de l'Irak un concurrent de l'Arabie Saoudite, cette dernière a la flexibilité et dispose de capacités inutilisées pour influer sur le marché.» Dans le besoin, «ce sera toujours l'Arabie Saoudite qui viendra à la rescousse du marché international», ajoutera-t-il. Concernant le prix du baril stable autour de 25 dollars, le ministre l'a expliqué par le retour à la stabilité au Venezuela et au Nigeria ainsi qu'à la baisse de la tension en Irak. Les pays membres de l'Opep vont se réunir le 24 avril prochain à Vienne, en Autriche, en présence d'un représentant de l'Irak et ce, pour discuter sur la surproduction du pétrole et sur une baisse de la demande autrement plus importante que les autres années qui s'annonce à partir de ce mois. Elle est due à la crise qui frappe l'économie américaine et à la hausse des stocks énergétiques US. «Indépendamment de ce que fera le futur gouvernement irakien, dira M.Khelil, nous devons faire face à cette situation et penser au renforcement des prix en été et en automne», où la demande est plus importante. Interrogé sur l'éventuelle disparition de l'Opep après la guerre contre l'Irak, le ministre dira que «même si l'Opep disparaissait quelqu'un viendra pour la recréer afin de stabiliser les prix du pétrole». En outre, M.Khelil décèle deux impacts de cette guerre sur le cartel pétrolier. Le premier est que la demande mondiale augmentera toujours. Le deuxième point, sur lequel le ministre est resté énigmatique, c'est le fait qu'«on verra beaucoup d'instabilité dans le marché». Et de s'interroger: «Quel pays sera le prochaine cible?» Décodé, M.Khelil nous prévient que si les ardeurs des faucons de la Maison-Blanche ne sont pas tempérées, l'invasion de l'Irak ne sera qu'un prélude à un dérèglement du marché mondial du pétrole.