Photo : Riad Par Karima Mokrani Les établissements scolaires à travers le pays connaissent une paralysie presque totale dans les trois paliers de l'enseignement depuis que les syndicats UNPEF (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et CNAPEST (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique) ont appelé à nouveau à la grève. Une action protestataire qui reprend de plus belle au moment même où l'on s'attendait à la fin du conflit entre tous les syndicats du secteur et la tutelle, c'est-à-dire après l'annonce officielle par le ministère de l'Education nationale de nouvelles augmentations de salaires. Contrairement aux attentes, le département de Boubekeur Benbouzid semble avoir commis une grande erreur en rendant publics ces salaires, augmentés «considérablement» grâce au nouveau régime indemnitaire, avec des rappels qui dépassent les 200 000 DA pour chaque enseignant. «C'est une atteinte à la dignité de l'enseignant…» se sont élevés des enseignants qui voient dans ce geste une provocation contre tout le corps enseignant. Ils ne sont pas satisfaits et ils le disent clairement, accusant le ministère d'avoir gonflé les chiffres publiés par pratiquement toute la presse nationale. Ainsi, au lieu de manifester leur satisfaction pour ces nouvelles augmentations jugées pourtant «assez importantes» par les citoyens et autres observateurs, les enseignants expriment une grande colère. La preuve en est leur large adhésion à cette nouvelle grève qui risque de durer dans le temps et de faire tache d'huile. «On risque d'aller vers une année blanche», s'inquiètent des élèves de terminale. Les parents sont d'autant plus inquiets qu'il n'y a plus aucune réaction officielle du ministère pour apaiser les esprits et faire revenir le calme. L'UNPEF et le CNAPEST maintiennent leur position : «Pas de reprise de cours tant qu'il n'y aura pas satisfaction totale de nos revendications.» Outre les salaires, ces revendications portement sur la gestion des œuvres sociales et la médecine du travail. «Le ministre s'est engagé à enlever à l'UGTA la gestion des œuvres sociales mais ne veut pas signer le document qui porte sur cette décision… Quant à la médecine du travail, on ne voit rien venir», se plaignent les représentants des deux syndicats. C'est donc la poursuite de la grève d'une semaine reconductible jusqu'à ce que le ministère prenne des mesures d'apaisement. En attendant, les élèves et leurs parents s'inquiètent sérieusement surtout qu'il ne reste que quelques jours pour les examens du deuxième trimestre. «On ne sait pas si les examens auront lieu ou pas», lancent des élèves du CEM Malek Ben Nabi à Bab El Oued. Côté syndicats, «la grève se poursuivra même pendant les jours des examens». Façon de dire que ces examens n'auront pas lieu si la situation demeure en l'état. Chacun y va de ses arguments mais c'est toujours les enfants qui en paient le prix.