Ils ont décidé de reconduire le sit-in devant le Palais du gouvernement. Dans une déclaration remise à la presse, les enseignants de tamazight, exerçant dans la wilaya de Tizi Ouzou, rendent compte de l'assemblée générale de l'association réunie le jeudi 24 avril à la direction de l'Education de Tizi Ouzou. Pour l'Association des enseignants de tamazight de la wilaya de Tizi Ouzou (AET), le bureau de l'association a rendu compte de la réunion tenue, avec le ministre de l'Education nationale, le 13 avril. A la suite de quoi, l'AET de Tizi Ouzou «constate avec regret qu'encore une fois, les différents responsables de l'éducation nationale se contentent de nous gaver de promesses, et ce, après huit longues années d'exercice...» L'AET affirme «que rien de concret n'a été fait ou décidé à ce jour». Apparemment, très remontée contre cet état de fait, l'AET déclare «ne plus se suffire de promesses faites par le ministre de l'Education nationale, au risque de devenir complice d'une stratégie de blocage de l'enseignement de tamazight». Par ailleurs, l'AET de la wilaya de Tizi Ouzou interpelle le Haut-commissariat à l'amazighité en lui demandant «d'user de ses prérogatives pour débloquer une situation dramatique». Devant pareille situation, les enseignants de tamazight ont décidé «de reconduire le sit-in devant le Palais du gouvernement», la date devant être fixée ultérieurement en concertation avec la Coordination des associations des enseignants de tamazight comme a été également décidé le boycott des deux journées d'étude programmées les 26 et 27 avril au lycée Abane-Ramdane de Tizi Ouzou. Accouché au forceps, après le fameux boycott scolaire initié par le MCB, l'enseignement officiel de tamazight a traversé des périodes pour le moins difficiles. Assurée par «des pionniers», dont la préparation de la majorité a été «menée» à la hussarde avec des enseignants que beaucoup, à l'époque, jugeaient peu aptes, et surtout sans aucun programme officiel, ni instruments didactiques, reléguée par certains responsables du secteur au rang de «discipline folklorique», tamazight a, malgré tout et surtout grâce à l'apport de l'université ayant fourni au moins trois promotions de licenciés, réussi à s'imposer, par son sérieux et le «militantisme» des initiateurs. Aujourd'hui, ces «pionniers» se trouvent à la croisée des chemins. Alors que pour les autres enseignants on s'était évertué à les faire évoluer et dans leur métier et dans la connaissance, stages, examens, promotions internes...les enseignants de tamazight sont toujours bloqués par des décisions bureaucratiques. Jusqu'aux licenciés en cette langue qui sont «recrutés, rétribués et classés en tant que détenteurs d'une licence dans une autre matière. Ils ne sont que ‘‘détachés'' pour l'enseignement de tamazight.» Mal parti, avec des «arrière-pensées» politiques, l'enseignement de tamazight, qui évolue difficilement dans un environnement pour le moins peu propice, ne survit que grâce au militantisme de ceux qui le portent.