Ces mesures de rétorsion peuvent être des obstacles sur la voie de l'intégration régionale et des relations bilatérales entre pays. Dans son allocution d'ouverture des travaux de la 11e session de la commission exécutive mixte algéro-libyenne, qui vient de se tenir à Alger, le Chef du gouvernement, M.Ali Benflis, a souligné que l'Algérie «appelle à la levée immédiate, totale et définitive des sanctions qui frappent encore injustement la Libye soeur». Cette prise de position faite devant le secrétaire libyen du comité populaire général, M.M'barek Abdallah Echamekh, avec qui M.Benflis a coprésidé la réunion de cette structure des relations bilatérales, soulève une question rarement mise sur le devant de la scène. Il s'agit des contraintes et autres obstacles extérieurs tels que ces sanctions qui sont appliquées depuis 1992 à Tripoli et autres mesures de boycott qui touchent d'autres pays du tiers-monde et qui se dressent souvent sur le chemin des intégrations économiques régionales (UMA Union Africaine, Ligue arabe ) et parfois même sur la voie des relations bilatérales entre deux pays. C'est pour cela d'ailleurs, que le Chef du gouvernement algérien a encore appelé à «l'unification des rangs au niveau de l'ensemble des pays du Maghreb arabe afin de faire face à la logique des regroupements économiques et stratégiques que connaît le monde aujourd'hui». C'est sans doute dans cet esprit de relance de l'intégration économique et commerciale à l'échelle maghrébine à long terme que s'est déroulée cette 11e session de la grande commission mixte algéro-libyenne de coopération bilatérale. Les travaux, qui ont pris fin jeudi, ont été sanctionnés par la signature d'une convention de coopération pour la promotion de l'investissement et de deux programmes de coopération dans les domaines de la formation et de l'enseignement. Le premier document a pour objectif d'aplanir les entraves auxquelles sont confrontés les investisseurs libyens et à leur octroyer les facilités administratives nécessaires dans le cadre d'un programme libyen qui prévoit une aide de 250.000 dollars à chaque investisseur libyen désirant investir à l'étranger. Il faut savoir à ce propos que Tripoli voudrait élever le montant de ses investissements en Algérie à 500 millions de dollars dans des domaines aussi variés que l'hôtellerie, l'énergie, les transports, l'habitat ou les ressources hydriques. En somme, au-delà du fait que la réunion de cette commission mixte de coopération entre les deux pays constitue, comme l'a relevé lors des travaux des experts, M.Abdelkader Messahel, «un moment fort dans les relations algéro-libyennes et un vecteur important dans le processus maghrébin», elle a aussi été, selon les termes du communiqué final rendu public à la fin des travaux, une opportunité pour faire «une évaluation globale du processus de coopération» entre les deux parties. Une évaluation souhaitée par le Chef du gouvernement comme devant être périodique, (au moins tous les six mois), au niveau des présidents d'organes exécutifs afin de renforcer les perspectives et corriger les incohérences.