L'Algérie et la Libye doivent solder le compte des malentendus induits par l'annonce libyenne d'imposer un visa d'entrée sur son territoire aux ressortissants algériens à l'occasion de la réunion de la 12e session de la commission exécutive mixte. Les travaux de celle-ci ouverts, depuis hier, ont mobilisé les chefs de l'Exécutif des deux pays, le chef du gouvernement M. Abdelaziz Belkhadem, et le secrétaire du Comité populaire général libyen, M. El Baghdadi Ali el-Mahmoudi. Des représentants des secteurs de l'éducation, du commerce, des transports et des travaux publics en sus des ministères de l'Energie et des Mines et des Finances, du côté algérien et les secrétaires des comités populaires généraux des secteurs du transport, de l'économie, du commerce, des finances, de l'investissement, des Affaires étrangères, du pétrole, de l'habitat, de l'industrie, des minerais, de l'eau et gaz pour la partie libyenne, y prennent part. La commission mixte, qui ne s'est pas réunie depuis juin 2003, ambitionne de rattraper le retard enregistré dans la promotion de la coopération bilatérale. Dans une déclaration à le presse à son arrivée lundi à Tripoli, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem, a précisé que le cadre juridique de coopération entre les deux pays doit être "actualisé" au regard des mutations enregistrées en Algérie et en Libye. Et les potentialités des deux pays en la matière peuvent hisser le volume des échanges à un montant de 1 milliard de dollars. La séance de clôture sera marquée par la signature du procès-verbal de la réunion de la session, une série de mémorandums d'entente ainsi que six programmes exécutifs dans différents secteurs. Intervenant à l'ouverture des travaux, Belkhadem a plaidé pour une nouvelle méthode dans la conduite des relations algéro-libyennes consistant à abandonner les projets qui se sont avérés infructueux. Il a affirmé que le renforcement des relations bilatérales "implique une nouvelle méthode" qui repose sur une évaluation globale de la coopération et qui consiste à remplacer les projets devenus infructueux par de nouveaux projets adaptés aux mutations socio-économiques survenues dans les deux pays. Il confirmera la disposition de l'Algérie à poursuivre ses efforts pour établir un partenariat efficace et équilibré. Le chef de l'Exécutif algérien a estimé que la coopération bilatérale demeure "en deçà des potentialités et ambitions" des deux pays. Cela, a-t-il expliqué, est dû à des "raisons objectives" liées aux réformes engagées par les deux pays. Et d'appeler les experts et responsables des différents secteurs à élaborer un programme d'action pour la prochaine étape pour asseoir un partenariat et réaliser des investissements à travers l'exploitation optimale des "moyens financiers, techniques et humains qui s'offrent aux deux pays". Au sujet de l'UMA, il dira que la présidence tournante de la Libye permettra de "consolider ce projet en tant que cadre de concertation politique permanent et un outil idéal de développement économique et d'intégration régionale". La session aura à évaluer, également, la coopération entre les deux pays dans différents domaines et à examiner les moyens à même de renforcer la coopération, notamment en matière d'échanges commerciaux. La réunion préparatoire du comité de suivi, qui a eu lieu samedi et dimanche, a été co-présidée par le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, et le secrétaire du Comité populaire général chargé des Forces actives, de la Formation et de l'Emploi, M. Maatouk Mohamed Amine. Le comité de suivi devrait présenter le rapport général sur la situation des relations bilatérales, des propositions de programme de travail et les perspectives de coopération. "La session tentera de trouver les raisons de la non-exploitation du potentiel existant de part et d'autre et mettre à profit les ouvertures économiques des deux pays", a expliqué M. Messahel, qui a relevé que le volume des échanges commerciaux entre Alger et Tripoli ne dépassent pas les 20 millions de dollars par an.