Les Crabes ont risqué gros en cette fin de saison. Partie pour jouer les premiers rôles, la seconde formation de la capitale des Hammadites s'est retrouvée, contre toute attente, à l'orée de la fin de saison sous la menace du spectre de la relégation. Cet état de fait est incontestablement dû à une mauvaise gestion de l'équipe, conjuguée à une ambition démesurée des dirigeants du club emportés par l'euphorie d'une accession, enfin, réalisée la saison passée après 24 années à végéter en division inférieure. Pourtant, tous les ingrédients étaient réunis en début de saison pour faire de l'actuel exercice celui de la confirmation, avant d'entamer le grand saut devant propulser le club dans la cour des grands à l'instar du voisin, la JSMB. Mais aux lieu et place de l'apprentissage aux côtés des équipes chevronnées et rodées à la rude réalité du terrain, où le résultat technique est beaucoup plus décidé dans les coulisses que sur le gazon, les dirigeants, sous la pression des supporteurs, avaient placé la barre haute en exigeant du staff technique composé de Ouardi et Achouri l'accession en première division, comme s'ils étaient possesseurs d'une baguette magique. Mais au vu du recrutement effectué à l'intersaison, un tel challenge ne pouvait être atteint. D'ailleurs, le coach Ouardi a dû rendre son tablier dès la sixième journée avec un actif positif en laissant l'équipe à la troisième position du classement général. Une démission qui a été suivie par le chargé de la communication, Ahcène Djama. Entre-temps, les dirigeants ont fait appel à Bouzidi, au Bulgare Ivanov qui n'ont jamais su s'imposer ni imposer un fond de jeu à l'équipe qui végète actuellement dans le bas du tableau. Voyant le rouge clignoter, et sous la pression des fidèles des Crabes, les dirigeants se sont rendu compte que seul Ouardi, malgré un passage éclair, avait fait l'unanimité au sein des joueurs et des supporters de par son travail jugé positif tout en laissant une bonne impression chez les Crabes qui ne cessent de le réclamer dans l'espoir de sauver les meubles et d'éviter, à l'occasion, au club une relégation qui ne cessait de se faire sentir. Ce dernier, contacté par certains émissaires de la capitale des Hammadites, n'aurait pas refusé l'offre d'autant qu'il juge que les potentialités existent à Béjaïa pour faire du MOB un grand club digne de la région. Selon certaines informations, Ouardi, tout en étant prêt à donner quelques conseils au nouvel entraîneur, Djelloul Medas, appelé à la rescousse, a catégoriquement refusé de prendre la barre technique pour le moment sans toutefois écarter l'éventualité de donner un coup de main mais se disant prêt à reprendre les rênes dès la saison prochaine. En outre, le projet mis en veilleuse par des dirigeants du MOB de faire de ce dernier une société par actions (SPA) l'enchante davantage. Un projet dont l'initiateur n'est autre que l'actuel sponsor majeur du club, Capri-Tour. Ce projet comporterait des infrastructures et une école de football propres au club. Cette ambition ne saurait réussir si tous les acteurs ne se sentent pas concernés. Pour le prochain exercice, Ouardi aurait laissé entendre qu'il devra avoir un droit de regard en ce qui concerne les recrutements devant se faire selon les besoins, tout en comptant beaucoup plus sur les jeunes formés au club ainsi que sur les petites catégories, véritable réservoir de toute formation aspirant à jouer les premiers rôles. En attendant que tous ces projets se réalisent, le MOB a pu sauver sa saison après l'éclatante victoire aux dépens du CR Béni-Thour avec lequel il partage la huitième place du classement général avec 31 points, même si la défaite, jeudi dernier à El-Oued, est venue s'ajouter au tableau. Mais il est d'ores et déjà temps de penser à l'avenir.