Pour un lundi 5 juillet, le programme dispensé par les chaînes était d´une richesse et d´une variété peu courante. D´abord, une surprise (une agréable!) de la part de l´Unique qui a osé faire un détour du côté de Tizi Ouzou pour nous montrer le lycée Fatma N´soummer, ex-Amirouche, débaptisé en 1963 par le regretté colonel Mohand Ouelhadj. Une vive émotion: rien n´a changé sauf que les arbres qui agrémentaient la cour ont disparu. On n´arrête pas la désertification. Sur TF1, on eut droit à une émission animée par Jean-Luc Lahaye Incroyable mais vrai, qui livre en détail toute une série de faits hors du commun: exploits, bizarreries, records, performances... une sorte de Dounia Taraïf qui laisse un peu rêveur mais qui ne nous apprend, sinon qu´il faut de tout pour faire un monde. A quoi sert-il de savoir que quelqu´un peut retenir en quelques minutes 160 prénoms des personnes présentes dans le public? Heureusement qu´à côté, il y a des programmes édifiants. C´est le cas de la chaîne Animaux, qui, pour une fois, a quitté le N´goro N´goro ou les zoos européens pour s´intéresser de très près à la vie laborieuse d´une catégorie d´hyménoptères réputés pour le sens de l´organisation et pour le produit dont elles gratifient tous les jours les hommes... et les ours. Il s´agit ici bien sûr des abeilles mellifères qui ont apparu sur terre depuis environ, selon les scientifiques, 280 millions d´années. C´est-à-dire bien avant l´Homme. Et la question qui taraude les chercheurs est de savoir si l´abeille est apparue avant ou après les fleurs, car tout esprit, même faiblement éclairé, ne saurait dissocier l´abeille de la fleur tant l´une est dépendante de l´autre : l´abeille se nourrit du pollen et du nectar de la fleur qui, pour ce service, est fécondée par le pollen dispersé par l´abeille qui la butine. Une véritable symbiose. L´autre mystère réside dans l´organisation sociale des abeilles: les individus sont divisés en trois catégories bien distinctes: la reine qui ne règne nullement puisque son activité est limitée: elle ne sert qu´à peupler la ruche en pondant des milliers d´oeufs après avoir été fécondée par plusieurs mâles, les faux bourdons qui périssent une fois leur mission achevée. Leur semence est emmagasinée dans une poche située dans l´abdomen imposant de la reine. Les ouvrières, elles, travaillent à ramener du nectar et du pollen pour fabriquer miel et cire. Elles nourrissent et nettoient la reine, élèvent les larves, ventilent et protègent la ruche. On ne saurait dire si c´est ce mystérieux insecte qui aurait inventé la danse puisque, en plus des messages olfactifs, les abeilles communiquent la danse. L´autre mystère réside dans le secret de la fabrication du miel. A l´analyse, l´homme n´y a décelé que du sucre et de l´eau, mais est incapable d´en fabriquer... Curieuse alchimie!