Son hégémonie sur le championnat a été presque totale. Lorsque l'USMAlger s'est imposée à Béjaïa, jeudi dernier, en match retard, Azzedine Aït Djoudi a eu cette réflexion: «Notre intention est de remporter le titre de champion d'Alger et de bien le remporter». C'est-à-dire, en réalisant le plus grand des écarts avec notre poursuivant. A deux journées de la fin de la compétition, avec ses dix points d'avance sur ses trois seconds que sont l'USMB, la JSK et le NAHD, l'USMA est à présenter comme un très beau champion. On ne peut augurer de ce que sera le classement final de cette saison 2002-2003 dont l'épilogue aura lieu lundi prochain, mais on peut d'ores et déjà affirmer que des quatre titres de champion remportés par les Rouge et Noir celui-ci est le plus complet. Il est le résultat d'une longue chevauchée de ce club dans les hautes sphères du classement général qui a passé, pour ainsi dire, le plus clair de son temps à la première place. Il a, malgré tout, connu également des bas, avec surtout les cinq défaites enregistrées en ce moment à son compteur. C'est ainsi qu'après avoir débuté en trombe la compétition (4 victoires de suite), l'USMA, à l'entrée de l'automne 2002 avait connu des ratés avec une défaite à Tlemcen, suivi d'un match nul à domicile face à l'USMAnnaba puis d'une autre défaite à Hussein Dey. S'étant reprise grâce à un succès sur son éternelle bête noire qu'est le CRB, elle a connu, par la suite, une trajectoire sinusoïdale, qui lui valut la perte de sa première place de Annaba, puis de la JSMBéjaïa. Mais ce ne fut qu'une baisse de régime temporaire car la fin de la phase aller et le début du retour devait la voir réagir d'une superbe façon. On peut même dire que c'est dans cette période qu'elle a construit sa victoire finale et la conquête du titre de champion. Après avoir pris le meilleur à domicile sur le CABBA, l'USMA s'était offert le luxe d'aller s'imposer chez le MCO alors leader de la compétition et ce, lors de l'ultime journée de la phase aller. Un succès des Oranais leur aurait offert le titre symbolique de champion d'hiver et leur aurait permis de prendre une sérieuse avance sur leur concurrent. Immédiatement après, elle était appelée, une nouvelle fois, à se déplacer. C'était à Kouba et l'USMA ne laissa aucune chance à son adversaire. C'était aussi le premier match de Azzedine Aït Djoudi comme entraîneur en chef du club après le départ, durant la trêve, de Ali Fergani. A partir de ce moment, le parcours de l'USMA devait être celui d'un champion sanctionné de deux échecs: une défaite à Chlef et un nul à domicile face au NAHD. Pendant qu'elle gagnait, ses rivaux alignaient les contre-performances jusqu'à se retrouver avec ce handicap de dix longueurs sur elle. L'USMA, c'est aussi la victoire d'un groupe de joueurs qui a su se solidariser dans les instants les plus pénibles pour repartir de plus belle. Et de la solidarité, il en fallait pour aller battre le MCO chez lui au moment où l'équipe présentait des signes de lassitude. L'USMA, c'est également la victoire de deux éléments venus à l'intersaison et qui ont fini par s'y épanouir. On veut parler de Arribi, véritable clé de voûte de la défense et surtout de Ammour qui a certainement explosé parmi les Rouge et Noir. L'USMA, c'est enfin un bloc compact qui fait ressortir un bilan des plus élogieux en 28 rencontres ave otal de 16 victoires pour 7 nuls et 5 défaites. Mais aussi la meilleure attaque avec 43 buts et la meilleure défense avec 13 buts. Une remarquable carte de visite pour un club en quête de gloire à l'échelle africaine. La ligue des champions lui en offre l'occasion. C'est une histoire dont on parlera en temps voulu.