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Quand la politique piège l'art d'écrire
Publié dans L'Expression le 17 - 03 - 2008

Comme prévu, le 28e Salon international du livre a été inauguré, vendredi dernier, par Shimon Peres, le chef de l´Etat d´Israël l´invité d´honneur. Comme prévu, la majorité des éditeurs et écrivains des pays arabes ont boycotté la manifestation. Quelques voix d´écrivains ont fait dissidence dans un camp comme dans l´autre. Aaron Shabtaï pour Israël et Boualem Sensal pour l´Algérie, par exemple.
C´est cette dernière «anomalie» dans la famille des écrivains qui a fini par me convaincre que le vieux débat du rapport de la politique à la littérature n´a jamais été aussi violent, comble de l´histoire, qu´en ces temps de modernité et de démocratie.
Autrement dit, la conquête de la liberté de penser et d´écrire acquise au prix d´un lourd tribut au fil des siècles, notamment durant les XVIIe et XVIIIe siècles, et qui a fondé le modèle démocratique d´aujourd´hui, va finir par tomber sous le charme du pouvoir politique, tant leur proximité s´apparente à une idéalisation réciproque. Dans le cas d´espèce, c´est bien le pouvoir politique français qui est à l´origine de l´invitation, à la place d´honneur, de l´Etat d´Israël à ce Salon littéraire de 2008.
La littérature au sens noble du terme se retrouve ainsi prise au charme du piège du politique. A décharge des écrivains, ceux qui sont présents comme ceux qui boycottent, la présomption d´innocence. Ce n´est pas eux qui sont à l´origine de l´honneur fait à l´Etat d´Israël.
L´erreur des artistes de l´écrit serait qu´ils se livrent une «guerre» à leur manière. Le grand théoricien américain de la littérature moderne, Edward Saïd, décédé en 2003, écrivait à ce propos que «la morale et les principes d´un intellectuel - l´écrivain l´est à plus d´un titre- ne doivent en aucune façon devenir une sorte de boîte de vitesses hermétiquement close, conduisant la pensée et l´action dans une seule direction». Edward Saïd refusait la pensée binaire. «Eux contre nous; Orient contre Occident; fanatismes religieux et arrogance néo-coloniale» disait-il.
Aussi, faut-il laisser l´Etat français sous l´autorité de Nicolas Sarkozy, seul face à sa conscience. Attendons la fin du Salon pour voir si les écrivains ont manifesté une quelconque sympathie pour les crimes d´Israël en Palestine occupée; une quelconque glorification d´Israël en tant que nation civilisée. Mais attendons aussi, dans les jours et les mois qui viennent, l´attitude des boycotteurs dans leur propre pays face au déni de la liberté de l´expression pour eux et surtout pour leurs propres concitoyens.
Le rapport de la littérature à la politique, s´il y en a un, ne peut être que celui-là: la liberté, que la liberté de dire et d´écrire. Rompre la relation suicidaire. De sujet du politique, la littérature se doit de s´émanciper, de se libérer.
Cependant, ne confondons pas tout, et ne soyons pas naïfs. Il y a des écrivains qui cèdent à la tentation politique et politicienne. Regardez jusqu´où va l´écrivain français de confession juive, Marek Halter: «Ils veulent brûler les livres des juifs dans une première étape, avant de brûler les juifs eux-mêmes». Voilà où mène l´indigence intellectuelle d´un écrivain autodidacte. A l´affrontement. A la bêtise. Il confond, intentionnellement, juifs et Etat sioniste d´Israël génocidaire du peuple palestinien. Voilà un écrivain qui fait de la politique, pas de la littérature. Il se livre pieds et poings liés à un pouvoir politique exterminateur d´un peuple désarmé, lui, le rescapé d´un camp d´extermination nazi. Heureusement pour la littérature, ses géniteurs sont plus nombreux que ses exterminateurs.
Pour toutes ces raisons et bien d´autres, que ceux qui dénoncent ce 28e Salon de Paris, dénoncent, et c´est leur droit le plus absolu; comme ceux qui y participent, participent, et c´est aussi leur droit le plus absolu.
Pour le reste, les crimes abjects d´Israël nous reviennent à la face tous les jours et la France de Sarkozy fera avec. Au pire, elle dénoncera quelques tueries collectives, comme le font aussi les Etats arabes. Rien de plus. Et la littérature survivra à la bêtise du politique.
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