Suite au choix d'Israël comme invité d'honneur à ce Salon, les manifestants ont reçu le soutien du prix Nobel de la paix 1997, Dario Fo... Encore une fois, le monde intellectuel est en branle. Et pour cause. La controverse sur le choix de l'invité d'honneur du Salon du livre de Paris est remise au goût du jour. Une manifestation de protestation, qui a rassemblé des milliers de gens, a eu lieu samedi dernier contre la décision de choisir Israël comme invité d'honneur du Salon du livre de Turin (nord de l'Italie). Aussi, c'est dans une ambiance de désordre qu'a été inauguré ce Salon, jeudi dernier, par le président de la République italienne, Giorgio Napolitano, en raison des appels au boycott. Environ un millier de policiers avaient été mobilisés pour prévenir tout incident. «Boycottez Israël, soutenez la Palestine», proclamait une banderole en tête du cortège alors que les manifestants dénoncaient «la terreur continue et les raids quotidiens qui ont tué, ces dernières années, 5050 Palestiniens et détruit 32.000 maisons». Les manifestants ont reçu le soutien du prix Nobel de la paix 1997 Dario Fo pour avoir «soulevé le problème de l'absence de la question palestinienne de la foire». La manifestation a été organisée par un collectif Free Palestine, rassemblant des mouvements d'extrême gauche et une partie des communistes italiens. Les organisateurs ont affirmé que les manifestants étaient au nombre de 10.000 mais la préfecture de police les a évalués à 2500. Le nouveau chef du gouvernement, Silvio Berlusconi, a affirmé vendredi, que les Italiens étaient «le peuple le plus proche d'Israël» et que les protestataires du Salon représentaient «0,00%» de la population. Pour rappel, de nombreux intellectuels avaient boycotté le Salon internationale du livre de Paris, qui s'est tenu du 14 au 19 mars dernier et cela, non seulement à cause de la venue du chef de l'Etat d'Israël, Shimon Peres, mais pour sa thématique en le consacrant au 60e anniversaire de la naissance de cet Etat. Une chaîne de solidarité et des manifestations de boycott s'étaient déclarées non seulement par les écrivains et éditeurs arabes, mais par beaucoup de citoyens et intellectuels de par le monde dont le poète israélien, Aaron Shabtaï, qui a refusé de se rendre à ce Salon. L'Algérie qui avait pris la décision ferme de ne pas participer au Salon du livre de Paris, à quelque exception près, avait répondu à cette provocation consacrant la Palestine comme invité solennel au Salon national du livre à Alger, en réponse à l'hommage rendu à Paris. En effet, la Bibliothèque nationale d'El Hamma avait monté un riche programme culturel en ce sens. Ne s'arrêtant par là, la Bibliothèque nationale compte encore témoigner sa solidarité pour le peuple palestinien en organisant, jeudi prochain, une exposition de photos en noir et blanc, signée Corine Vacheval à la mémoire de la Nekba. De Ghaza à Ramallah, de Jénine à Hébron en passant par Naplouse, cette photographe engagée nous fera partager le quotidien de celles et ceux que son objectif a rencontrés. A travers cette balade photographique elle nous fera pénétrer dans leur quotidien, au coeur d'une Palestine blessée mais vivante et nous offrira au-delà des ruines, des images pleines d'émotion. Un événement auquel s'associent beaucoup de pays dans le monde, autour du générique «Marhaba Falestine».