«Un héros doit réunir en lui toutes les belles qualités, mais sans en affecter une.» Baltasar Gracian Y Morales Extrait de Le héros En regardant le dernier épisode de la série de Hakim Dekkar, Achwak el Madina, j´ai confirmé le statut «médiocre» du héros algérien dans les films ou au cinéma, contrairement à la tradition connue où le héros est, généralement, le plus beau, le plus intelligent et surtout celui qui sait se battre et qui gagne toujours face au méchant. Je me suis permis de faire la comparaison entre notre héros national du film d´action, Hakim Dekkar avec le dernier James Bond et son comédien Daniel Craig, qui va faire exploser l´écran lors de la sortie du dernier opus du héros anglais Quantum Of Solace le 31 octobre prochain. En regardant le dernier épisode du film de Dekkar, j´ai malheureusement constaté le grand fossé qui existe entre les réalisateurs algériens et occidentaux dans la mise en scène des films d´action. La scène de la fusillade dans les Oasis, présentée dans la série de Dekkar et réalisée par Ali Aïssaoui, est digne d´une scène de la fête du Mouloud. Des crépitements de balles qui sonnent comme des éclats de pétards. Aucune rafale n´a été signalée des AK74 qui étaient utilisés dans le film. La scène de la fusillade était un ratage total. Tout le monde tirait dans toutes les directions. Un réalisateur qui confirme qu´il ne maîtrise pas l´action, et encore moins qu´il ne sait pas diriger des comédiens sur une scène de fusillade. Le comble dans cette scène tournée en pleine oasis avec un décor somptueux, aucune balle n´a fait de blessé, aucune balle n´a touché le pare-brise et surtout aucune cascade n´a été ordonnée. C´était du vrai cinéma amateur où des adultes jouaient au gendarme et au voleur, cela malgré l´utilisation des moyens logistiques importants de la Gendarmerie nationale. Quant à notre héros national Hakim Dekkar, il se contentait de courir et de se cacher derrière les rochers au lieu de prendre une arme et de se défendre comme c´est le cas généralement dans un film d´action où le héros reprend le dessus. La fin de la série est partie en queue de poisson comme dans chaque film algérien qui se respecte et Hakim Dekkar disparaît dans le noir et en catimini, avec le sentiment fort du devoir accompli. Pauvre héros algérien. En regardant le feuilleton Doumoue el Ward «Les larmes des roses», (rien que le titre, vous êtes captivé) sur Abou Dhabi TV, et son beau héros Amar Kosovi, je me suis dit, pourquoi n´avons-nous pas le droit d´avoir un héros aussi beau? Pourquoi doit-on se taper Hakim Dekkar, comme héros de film policier algérien, avec son 1m65, ses 60 kilos, son dentier de travers, sa voix faible et son regard comique, et qui ne pratique ni les arts martiaux comme Elvis, ni le maniement d´arme comme John Wayne? On ne veut pas qu´il ressemble un peu ou totalement à Daniel Craig, le James Bond anglais avec ses 1m 85 et sa musculature d´athlète, qui pratique le combat à mort à mains nues et qui sait tirer sur une cible, tout en sautant d´un immeuble. On veut seulement un héros algérien local, beau gosse (li aamar el aïne) et même s´il ne sait pas tirer avec une arme, possède au moins un beau jeu de coup de tête comme le Turc Amar Kosovi dans le feuilleton turc Doumoue el Ward. Alors ramenez-nous un héros algérien! [email protected]