Mon Dieu, ce que la visite de la présidente argentine a éveillé en moi comme souvenirs! Détrompez-vous! je ne connais pas l´Argentine et je ne m´y suis jamais intéressé, bien que j´aie vécu les aventures palpitantes des héros de Jules Verne dans ma jeunesse. Je n´ai jamais tressailli aux rythmes langoureux du tango, étant moi-même un danseur médiocre, pas plus que je n´ai vibré aux exploits de Diego Maradona, pour la simple raison que j´ai toujours considéré le football comme l´opium du peuple (la preuve c´est que le pouvoir entretient toute une clique au pays comme à l´étranger pour entretenir chez le petit peuple des illusions sur l´avenir d´une équipe nationale). Bref, je n´ai compati avec le peule argentin que sous la dictature militaire du général Videla, sous la guerre néo-impérialiste contre les perfides Britanniques et enfin durant la crise économique qu´elle connut en 2001 quand les banques fermèrent leurs portes aux épargnants désespérés. Par contre, depuis que je suis devenu un consommateur attentif, je ne cesse de rendre hommage, chaque fois qu´il m´arrive de trouver un steak dans mon assiette (c´est une occasion qui devient hélas de plus en plus rare, à cause de l´état de ma retraite qui se rétrécit à la même vitesse que la taille du steak rare...), je bénis le système politique qui a fait faire à ce pays des bons prodigieux dans tous les domaines. C´est cette prospérité qui fait que tous les régimes où les producteurs ont les mains liées par une maffia politico-financière s´extasient devant la corne d´abondance argentine. Cet amour pour l´Argentine qui fournit viande hallal, blé, fruits, médicaments, produits industriels aux individus condamnés à perpétuité à la consommation des produits fabriqués ou produits à l´étranger, nous le retrouvions chez nos concitoyens pour d´autres pays comme le Canada, qui ne se contente pas de nous fournir du blé ou d´arracher des contrats juteux (comme la construction de l´Oref et du Maqam Echahid, un monument qui a ajouté à la physionomie et à la personnalité de la capitale) dans tous les domaines, mais aussi d´accueillir chez lui beaucoup de déçus du socialisme spécifique... Quand je pense que jadis on aimait des pays comme Cuba! Non pas à cause de leurs prouesses économiques, mais surtout à cause du charisme et du «nif» de leurs dirigeants. On se rappelle bien l´empressement de nos responsables à accueillir leurs leaders, comme si cette aura qui les accompagnait pouvait bien se détacher de chez eux pour envelopper la silhouette de leurs hôtes... Mais peu de gens se rappellent de l´amour que nous avions pour le régime égyptien, qui avait formé, dorloté nos premiers responsables, qui les avait guidés dans le sentier lumineux de la libération nationale et dans les chemins tortueux de la technique du coup d´Etat. Le résultat est probant: la corruption est partout et les immeubles s´effondrent tout seuls, comme en Egypte!