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Prise de conscience
Publié dans L'Expression le 01 - 03 - 2010


«Je ne te raconte pas cela pour me justifier ou justifier une certaine nonchalance de ma part. Je pense que je suis très réaliste, et écrire, pour moi, revient à ajouter une goutte d´eau dans l´océan des mots laissés par des génies. Et puis, à la réflexion, quoi écrire?» Je me suis toujours posé cette question que doivent se poser tous ceux qui, chaque jour, sont confrontés à l´angoisse de la feuille blanche. Quoi écrire? Aragon disait: «Garçon, de quoi écrire!», car son inspiration était débordante. J´ai beau explorer tous les créneaux, toutes les veines, je n´ai jamais pu me fixer sur un thème donné! Cela prouve que j´ai été tenté à maintes reprises. C´est un effort louable pour ceux qui ont surmonté cette pudeur qui consiste à taire leur passé pour nous faire partager les moments de souffrance, d´espoirs, de joies et de désillusions de leur jeunesse, mais on n´écrit pas tous les jours Le Fils du pauvre! Tout comme il faut saluer ceux qui contribuent à éclairer ces générations guidées par le profit des expériences qu´ils ont vécues dans la clandestinité, dans les maquis ou dans les geôles du colonialisme. Je n´ai pas vécu cela et tout ce que j´ai vécu, toute une génération logée à la même enseigne que moi l´a vu: des convois militaires qui arrivent, des coups de feu, des ratissages, des meurtres, des arrestations, des enterrements menés à un rythme inhabituel. Je n´étais que spectateur. Pourtant, plus d´une fois, j´ai été tenté d´écrire les impressions telles que perçues par un jeune garçon durant toute cette période de violence où les choses étaient réduites à un schéma manichéen: ami/ennemi, bon/mauvais. Pourtant, le contact avec l´ennemi n´était pas toujours négatif. J´en ai pris conscience à deux reprises. Etant enfants, nous étions souvent amenés à rencontrer des troupes qui passaient par le village pour aller en opération dans la montagne. Ils disaient souvent entre eux: «Nous allons crapahuter.» Nous avions commencé à fréquenter ces appelés lors de la grève scolaire ordonnée par le FLN. Les militaires pénétraient dans les maisons pour emmener les gosses de force à l´école. Il faut dire que pendant cette année blanche, les instituteurs avaient affaire à des classes à moitié vides car les parents poussaient leurs enfants à partir aux champs dès l´aurore. Un jour, l´un des soldats m´a pris à partie et m´a dit abruptement: «Je ne sais pas pourquoi vous faites grève. Vous croyez que le FLN pourra vous construire des écoles comme celles-là? Il en a déjà brûlé quelques-unes dans la région.» Je lui avais répondu naïvement qu´après l´Indépendance, il n´y aurait plus de riches, ni de pauvres et que les Kabyles ne seraient pas obligés d´aller en France pour travailler. Il a souri et il a appelé son copain: «Hé, Jacques! Il y a de la propagande communiste dans le coin.» C´était la première fois que j´entendais ce mot. Je ne savais point ce qu´il recouvrait. J´ai vécu une autre anecdote encore plus édifiante: un jour où nous n´avions pas classe, un soldat d´une patrouille était venu s´asseoir entre moi et un vieil aveugle que j´accompagnais souvent dans ses déplacements. Le soldat s´était assis, avait enlevé son casque et mis son fusil sur ses genoux. Il poussa un soupir qui en disait long sur son moral. «Je ne sais pas ce que je suis venu faire dans cette f...guerre. Je n´ai pas demandé à venir ici. J´ai laissé mon père travailler seul sur nos terres. Je n´ai rien contre les fellaghas...» Ce jour-là, j´ai compris que les Français n´étaient pas tous mauvais.

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