«La Télévision n´exige du spectateur qu´un acte de courage, mais il est surhumain, c´est de l´éteindre.» Pascal Bruckner Beaucoup de réactions et de mails pour critiquer le programme de la Télévision nationale. Même si on aime sa Télévision nationale, on lui reproche beaucoup de choses. Ainsi, beaucoup de propositions d´émissions, mais surtout le voeu de retour de certaines qui ont fait le succès de la Télévision algérienne après 1990. Parmi ces propositions, le retour des émissions comme Bled Music, en primetime, pour redonner place à la musique algérienne authentique, en présentant les vrais chanteurs du moment, et non pas copier Star Academy en exploitant l´image de certains jeunes qui ne seront pas des chanteurs dans le futur. Le retour de Djil Music présenté par Sid-Ahmed Gnaoui, qui avait été le précurseur des clips orientaux et qui a lancé la carrière de certains chanteurs beurs de la RnB, qui n´étaient pas diffusés sur M6 à l´époque, et qui passent aujourd´hui en boucle sur le bouquet de la TNT. Le retour de l´émission Canal Algérie de Salim Saâdoune et de ses chroniqueurs, comme Mehdi, qui fut le seul talk-show d´Algerian TV, avant que celle-ci ne lui prenne le titre de l´émission et de l´exclure de l´antenne. Salim Saâdoune, la voix la plus radiophonique de la télé, n´anime plus Tarik El Salama avec Chorti el mekhfi, qui était la première émission de proximité. De donner plus de liberté aux émissions fabriquées par les boîtes privées locales, de laisser les invités de Saraha Raha et de Dzaïr Show parler français ou le langage qu´ils souhaitent, et de ne pas les confiner dans une linguistique qui ne fait pas partie de leur environnement. De redonner à l´émission Sabah el kheir ses lettres de noblesse acquises à l´époque de Afifa avec une discussion franche et directe, de ne pas faire un plateau avec des associations qui font plus de la politique que du culturel. De parler l´algérien du Nord, du Sud, de l´Est et de l´Ouest, éliminer ces présentateurs qui parlent un arabe baâthiste digne du FLN des années 70. Alors que le principe d´une télé matinale c´est de se rapprocher des ménagères qui ne vont pas à l´école et qui ne connaissent pas la langue d´El Moutanabi. Ce qu´on reproche également à la Télévision algérienne, c´est de ne pas être au diapason de l´actualité internationale, et même parfois d´être dépassée par des télés étrangères, même sur des sujets algériens. Ainsi, le scoop ne fait pas partie des objectifs de la Télévision nationale, qui contrairement aux télévisions étrangères, essaie d´éviter le plus possible les sujets qui fâchent ou qui font l´actualité. Et pourtant, il y a beaucoup de sujets que la Télévision peut traiter et vendre aux télévisions étrangères en devises fortes. Certains sujets sensibles et importants sont traités en retard, affirme un téléspectateur qui indique que les sujets ne sont traités qu´une fois avoir reçu le O.K. du gouvernement, c´est le cas, notamment des harraga. Un sujet tabou qui a été longtemps rayé de la feuille de route du JT de 20h. Il fallait que le sujet prenne des proportions alarmantes, avec tous les jours, des photos de cadavres de harraga et de messages d´adieu laissés dans des bouteilles repris par la presse écrite, pour faire bouger les choses au 21 boulevard des Martyrs. Des unes qui sont devenues la référence même de la rédaction du JT de 20h, alors que dans les autres pays, c´est la Télévision qui offre de la matière à la presse écrite.