«Donnez-nous vos bombes et vos avions, nous vous donnerons nos couffins.» Larbi Ben M´hidi Où sont les combattants du Hamas? C´est la question que se posent les militaires et les médias israéliens qui regardent sans interruption les chaînes de télévision satellitaires arabes, dont Al Jazeera et Al Arabiya, mais surtout Al Aqsa TV (la télévision du Hamas qui s´illustre en diffusant des images de prouesses des snipers du Hamas). France 24, cette télévision française, qui diffuse souvent des débats contradictoires, a tenté de discréditer son propre journaliste palestinien quand ce dernier a été accusé de couvrir les combattants palestiniens qui se cacheraient dans les écoles, les mosquées et même les hôpitaux. La télévision France 24, qui ne doit ses couvertures de Ghaza que grâce à son journaliste palestinien, Radja Abou Dagga, n´a pas pu placer ses journalistes français, Sophie Claudet, Willy Bracciano et Guillaume Auda, à cause de l´interdiction israélienne. Sur le plateau des débats de France 24, une bataille verbale a opposé le correspondant permanent de la télévision française à Ghaza, le Palestinien Radja Abou Dagga, à Olivier Rafovitz, porte-parole de l´armée israélienne. Ce dernier s´est interrogé sur l´absence d´images de combattants palestiniens sur toutes les chaînes arabes. Ce que le journaliste de France 24 n´a pas dit, c´est que tous les civils palestiniens sont potentiellement des combattants. Cette absence d´images d´une guerre atroce a visiblement dérangé les Israéliens. Car aucune image des 25.000 combattants officiels du Hamas, et encore moins des zones où ils lancent leurs missiles sur Israël. Aucune image n´a pu être filmée des terrains de combat. Du coup, une véritable guerre des images s´est déclarée entre les deux forces, chacun voulant montrer ses exploits sur le terrain. Mais point d´images des combats. Les seules images des combats, ce sont les images diffusées par l´armée israélienne, filmée par des hélicoptères et qui montrent souvent des cibles en mouvement abattues par des missiles. Pour sa part, le Hamas a créé un site où il diffuse régulièrement des vidéos filmées par les combattants eux-mêmes. Une guerre propre qui a plus l´apparence d´un jeu vidéo. Car les journalistes sont tenus à l´écart des combats par l´armée israélienne d´abord, mais aussi par les responsables des médias eux-mêmes, qui ne veulent pas payer la perte de leurs éléments sur un terrain de guerre. En empêchant des médias étrangers de pénétrer la bande de Ghaza, l´armée israélienne a pensé faire une guerre sans images et surtout sans témoins. Mais la présence de plusieurs journalistes palestiniens, recrutés dans les médias occidentaux et parfois même arabes, comme c´est le cas de Wissam Abou Zaïd, qui couvre de l´intérieur le conflit pour le compte de l´Entv, et l´arrivée d´un groupe de presse palestinien qui inonde la planète d´images des bombardements et des images des massacres de civils, a changé totalement la donne d´Israël, qui a véritablement perdu la bataille de l´image. Ce qui a provoqué une montée en puissance des Palestiniens dans l´opinion internationale. Plusieurs images peuvent même être utilisées comme des preuves de justice matérielles pour la Cour internationale contre Israël. La dernière image accablante contre l´Etat hébreu a été montrée par Al Jazeera, qui a diffusé les images d´un cameraman palestinien tué en direct par des snipers israéliens. Une image a, une nouvelle fois, démontré la barbarie de l´armée israélienne. Et le film n´est pas terminé. [email protected]